L'édito de la semaine par Camille Tabart 🌱 Gradient de renaturation : la nature refait son nid Quel que soit son destin dans les prochains mois (et on lui souhaite une longue vie malgré les menaces qui pèsent sur lui), ZAN nous a déjà fait de beaux cadeaux. Iel a marqué les esprits de nombreux professionnels et élus des territoires qui ont pris conscience de l'importance de préserver les sols vivants. ZAN a introduit dans les discours les notions d'artificialisation des sols ou encore de renaturation. Mais qu'est-ce qui se cache vraiment derrière ces termes ? Dans le Code de l'urbanisme, l'artificialisation des sols désigne (pour le moment) : « l'altération durable de tout ou partie des fonctions écologiques d'un sol, en particulier de ses fonctions biologiques, hydriques et climatiques, ainsi que de son potentiel agronomique par son occupation ou son usage ». À l'inverse, la renaturation « consiste en des actions ou des opérations de restauration ou d'amélioration de la fonctionnalité d'un sol, ayant pour effet de transformer un sol artificialisé en un sol non artificialisé. » Si les définitions sont plutôt claires, la caractérisation des sols, elle, se révèle plus complexe. En effet, les sols ne se divisent pas binairement entre sols artificialisés et sols naturels, il y a des zones de flou, des espaces qui ne sont pas totalement artificiels, mais qui pour autant ne peuvent pas non plus être qualifiés de pleinement naturels. Comment placer ce curseur entre artificiel et naturel ? À partir de quel moment estimer que les fonctions écologiques d'un sol ont été rétablies ? Puisqu'il existe une multitude de sols, qui vont du sol naturel préservé au sol complètement artificialisé, à l'image d'un parking de zone commerciale. Le processus de renaturation s'inscrit donc aussi dans un gradient entre des sols plus ou moins artificialisés. La renaturation ne doit pas nécessairement être vue comme un retour absolu à l'état d’origine, mais plutôt comme un effort pour restaurer et améliorer certaines fonctions écologiques, selon les possibilités du site et les besoins du territoire. C'est l’une des conclusions à laquelle est arrivée l'Agence d'urbanisme de la région nantaise (AURAN), qui a accompagné trois collectivités sur l'étude et la définition des potentiels de renaturation de différents espaces. Cette étude a été l’occasion pour l’agence de réfléchir à ce qu’on entend par renaturation, mais également de développer une méthodologie pour localiser et définir les potentiels de renaturation. L'approche de l'AURAN n'est pas de restaurer toutes les fonctions écologiques, mais plutôt de partir de l'état actuel des sols et d'essayer d'améliorer, de restaurer certaines fonctions écologiques, en prenant en compte les usages du lieu. Pour en savoir plus sur cette étude, je vous invite à écouter l'échange que j'ai eu avec Enora Vacher, paysagiste à l'Agence d'urbanisme de la région nantaise.
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Atelier formation « Fresque de la ville » à dixit.net Vous avez envie de découvrir la Fresque de la ville ? Ou bien vous connaissez déjà ce jeu collaboratif et souhaitez devenir animateur ? Dans les deux cas, cet atelier formation est fait pour vous ! La Fresque de la ville est un jeu sérieux conçu par l'agence dixit.net pour mieux comprendre les enjeux systémiques de la fabrique urbaine. Elle s'adresse à tous les publics : élus, techniciens de collectivité, professionnels, étudiants, habitants, etc. Au terme de cet atelier, vous pourrez animer à votre tour la fresque : un outil idéal pour débattre, dépasser la vision en silo et confronter différents points de vue, tout en sensibilisant les acteurs aux impacts environnementaux et sociaux de la fabrique urbaine. L'animateur joue un rôle clé : il facilite les discussions et guide les participants à travers les différentes étapes du jeu. Nous vous proposons de venir découvrir cet outil, lors d'une pause repas, dans nos locaux. Après un rapide déjeuner, vous participerez à une partie de la Fresque de la ville pour en comprendre le déroulement. La session se terminera par un temps d'échange où nous répondrons à vos questions et partagerons nos conseils d'animation. ⚠️ Attention : il est à noter que nous ne fournissons pas les repas, chacun devra donc ramener son sandwich. Mais nous fournirons le thé ou café avec plaisir ! 📅 Date : le jeudi 24 avril 🕒 Heure : de 12h à 14h 📍 Lieu : dans nos locaux à Nantes Envie de participer ? Inscrivez-vous dès maintenant pour réserver votre place : https://lnkd.in/e5Nubiqf
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L'édito de cette semaine par Camille Tabart 🧳 La prospective : voyage au centre de soi-même Le Grand Genève, c'est à la fois un bassin de vie à cheval entre la France et la Suisse, et une institution de coopération entre les collectivités situées des deux côtés de la frontière. Pour renforcer cette coopération, quoi de mieux que de partager une vision commune de l'avenir ? C'est pour cela qu'entre 2022 et 2024, le Grand Genève a déployé une démarche de prospective à l'horizon 2050 : la Vision Territoriale Transfrontalière. Son but est d'imaginer le(s) futur(s) du territoire et de définir des objectifs environnementaux et sociaux en matière d'aménagement. Il ne s'agit pas d'un document de planification mais d'un travail de coopération politique en amont des révisions que mèneront ensuite chacune des collectivités sur leurs propres documents. Pour cela, quatre équipes pluridisciplinaires internationales ont exploré différents futurs pendant un an. En parallèle, des études thématiques ont été menées sur les dynamiques socio-démographiques, les mobilités, et la transition écologique et neutralité carbone, afin d’enrichir et d’objectiver les objectifs de la vision transfrontalière. Cette démarche a mis en lumière les contradictions et tensions qui traversent le territoire. C'est l'occasion d'engager un dialogue avec les différents acteurs du Grand Genève, afin de comprendre le point de vue de chacun et dessiner ensemble la vision territoriale. Plus que la nécessité de transformer le territoire, ce qui ressort de cette expérience de prospective c'est la transformation individuelle des professionnels et des élus impliqués dans la démarche. En débutant l'exercice, ces acteurs pensaient qu'il apporterait des réponses à leurs questionnements. Mais la démarche a soulevé de nouvelles interrogations : comment dépasser le modèle de la ville pour la voiture, segmentée et monofonctionnelle ? Comment créer une ville inclusive et résiliente tout en répondant aux exigences de mobilité et de qualité de vie ? Certains interrogent leur pratique professionnelle, et se demandent s'ils disposent des savoir-faire nécessaires pour y arriver. L'expérience de prospective a donc permis une transformation individuelle et collective, un élément clé pour réussir à changer le regard que nous portons sur nos territoires et sur la manière dont nous les aménageons. Cet exemple nous montre que ce n'est pas tant la destination qui importe, mais bien le voyage en lui-même. Pour en savoir plus sur la vision territoriale transfrontalière du Grand Genève, vous pouvez écouter notre échange avec Ariane Widmer, urbaniste du canton de Genève et Charlotte Le Gouic, Responsable Aménagement du Pôle métropolitain du Genevois français.
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L'édito de cette semaine par Lucie CARPENTIER : 🔐 Le droit d'habiter Se loger est peut-être le premier de nos besoins, on observe pourtant que partout la crise du logement fait rage. Les prix flambent (+ 160% en France entre 2000 et 2020) tandis que les revenus stagnent (+45% sur le revenu moyen) et les politiques de tous les pays colmatent au mieux par des aides au logement. La crise actuelle n’a rien d’une fatalité. Dans son essai intitulé Halte à la spéculation sur nos logements (Rue de l’échiquier, janvier 2024), Isabelle Rey-Lefebvre, décortique avec précision l’histoire qui se joue dans toutes les métropoles européennes. Les facteurs démographiques, la hausse des coûts de construction, et la raréfaction du foncier expliquent une partie du problème. Mais si cette crise a pris une telle ampleur, c'est le fait de politiques publiques qui se sont tirées une balle dans le pied par seul souci d'économies. Nous avons perdu les moyens d’endiguer la crise en tentant de faire du logement un bien marchand comme les autres permettant d'habiter comme de spéculer. Particuliers multi-propriétaires comme grands fonds d’investissements ont tout intérêt à voir monter la valeur marchande de leurs biens, au risque de les rendre inabordables pour toute une partie des habitants. Des poches d’irréductibles (trop rarement gaulois) résistent cependant à la spéculation sur nos logements : initiatives citoyennes comme les Community Land Trust de Bruxelles, interventionnisme de la collectivité de Vienne, coopératives habitantes et soutien public à Genève... Le nerf de la guerre est là : remettre au centre la valeur d’usage, sociale, collective et festive de nos logements. Cela ne veut pas dire renoncer à la propriété du bien, c’est au contraire le regagner, avec la ferme intention de le sortir du marché spéculatif. Pas forcément en la confiant à un acteur public comme c’est le cas en France avec les OFS, mais dans tous les cas à un acteur de long terme à but non lucratif. Ces récits de vie nous prouvent une fois de plus que des choix individuels et intimes sont en réalité politiques. Ce tour d’Europe nous prouve que des solutions existent, à petite échelle, pour libérer le logement des griffes de la spéculation. Mais cela impose de remettre collectivement en question notre rapport à l’immobilier et à la propriété. Il est temps de cesser de prétendre que la flambée des prix est inéluctable pour s’atteler à une vraie politique du logement, car nous avons bien plus à y gagner.
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🔫 Meurtre au Luxembourg C’est une tentative d’assassinat menée en plein jour, au cœur même d’un lieu emblématique de la République française : le Palais du Luxembourg. La scène est filmée en direct, permettant de constater la présence d’un ministre impuissant. La victime, Zan, a miraculeusement échappé à l’attentat en se réfugiant au Palais Bourbon dans l’espoir que les députés y soient plus clairvoyants que les « sages » du Sénat. La manœuvre était cousue de fil blanc, c’est du Wauquiez sans le panache de l’absurde. Il fallait tuer Zan sans laisser de traces, et il faut convenir que le travail est bien fait. Malgré quelques ajustements cosmétiques, ce texte est sans conteste un enterrement de première classe : artificialisation des sols réduite à la seule consommation d’espace, sols vivants cantonnés à un amendement décoratif, calendrier distendu, gouvernance bricolée, objectifs chiffrés remplacés par une « trajectoire tendancielle », dépassements de 20 % autorisés sans justification et plus si affinités avec le préfet, multiplication des exemptions : industrie, logement social, énergies renouvelables, transformateurs, etc… En votant ce texte, le Sénat fait une triple erreur. D’abord, le Sénat ne répond pas à une demande des élus locaux en détricottant le Zan. Le dispositif a bien des défauts qui mériteraient d’être corrigés, mais ce n’est plus le moment de bouleverser une nouvelle fois son architecture. Les élus ont déjà fait le travail, et trouvé sur le terrain les bons compromis pour prendre le virage vers la sobriété foncière. Ce n’est plus le moment de changer les règles alors que la partie est presque finie. Pire, ces changements risquent de fragiliser juridiquement les documents d’urbanisme en cours d’élaboration. Seconde erreur : le Sénat n’apporte aucune réponse aux vrais problèmes des élus locaux. Dès le vote de Climat Résilience, les parlementaires ont fait l’impasse sur les questions du modèle économique du recyclage urbain et de l’alignement de la fiscalité comme du financement des collectivités locales avec les enjeux de sobriété foncière. Ce n’est plus le moment de bricoler le Code de l’Urbanisme, mais bien de répondre sérieusement à ces questions compliquées. Mais surtout, en votant ce texte, le Sénat montre qu’il n’a pas compris l’ampleur de la prise de conscience et du changement des pratiques qu’a provoqué Zan en surgissant comme un lutin facétieux dans les débats locaux. Coupés des réalités du terrain et soumis au jeu des alliances, les sénateurs se mettent à rebours de l’Histoire et provoquent une nouvelle étape du backlash écologique dont l’épicentre est désormais localisé à Washington. Ce n’est qu’une bataille mal engagée et certainement pas une guerre perdue, il est encore temps de se mobiliser. Alors là, maintenant, écrivez à votre député pour lui expliquer pourquoi ce texte doit être simplement rejeté lors de son passage à l’Assemblée nationale en juin.
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L'édito de la semaine par Sylvain Grisot : 🔫 Meurtre au Luxembourg C’est une tentative d’assassinat menée en plein jour, au cœur même d’un lieu emblématique de la République française : le Palais du Luxembourg. La scène est filmée en direct, permettant de constater la présence d’un ministre impuissant. La victime, Zan, a miraculeusement échappé à l’attentat en se réfugiant au Palais Bourbon dans l’espoir que les députés y soient plus clairvoyants que les « sages » du Sénat. La manœuvre était cousue de fil blanc, c’est du Wauquiez sans le panache de l’absurde. Il fallait tuer Zan sans laisser de traces, et il faut convenir que le travail est bien fait. Malgré quelques ajustements cosmétiques, ce texte est sans conteste un enterrement de première classe : artificialisation des sols réduite à la seule consommation d’espace, sols vivants cantonnés à un amendement décoratif, calendrier distendu, gouvernance bricolée, objectifs chiffrés remplacés par une « trajectoire tendancielle », dépassements de 20 % autorisés sans justification et plus si affinités avec le préfet, multiplication des exemptions : industrie, logement social, énergies renouvelables, transformateurs, etc… En votant ce texte, le Sénat fait une triple erreur. D’abord, le Sénat ne répond pas à une demande des élus locaux en détricottant le Zan. Le dispositif a bien des défauts qui mériteraient d’être corrigés, mais ce n’est plus le moment de bouleverser une nouvelle fois son architecture. Les élus ont déjà fait le travail, et trouvé sur le terrain les bons compromis pour prendre le virage vers la sobriété foncière. Ce n’est plus le moment de changer les règles alors que la partie est presque finie. Pire, ces changements risquent de fragiliser juridiquement les documents d’urbanisme en cours d’élaboration. Seconde erreur : le Sénat n’apporte aucune réponse aux vrais problèmes des élus locaux. Dès le vote de Climat Résilience, les parlementaires ont fait l’impasse sur les questions du modèle économique du recyclage urbain et de l’alignement de la fiscalité comme du financement des collectivités locales avec les enjeux de sobriété foncière. Ce n’est plus le moment de bricoler le Code de l’Urbanisme, mais bien de répondre sérieusement à ces questions compliquées. Mais surtout, en votant ce texte, le Sénat montre qu’il n’a pas compris l’ampleur de la prise de conscience et du changement des pratiques qu’a provoqué Zan en surgissant comme un lutin facétieux dans les débats locaux. Coupés des réalités du terrain et soumis au jeu des alliances, les sénateurs se mettre à rebours de l’Histoire et provoquent une nouvelle étape du backlash écologique dont l’épicentre est désormais localisé à Washington. Ce n’est qu’une bataille mal engagée et certainement pas une guerre perdue, il est encore temps de se mobiliser. Alors là, maintenant, écrivez à votre député pour lui expliquer pourquoi ce texte doit être simplement rejeté lors de son passage à l’Assemblée nationale en juin.
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L'édito de la semaine par Sylvain Grisot : 📙 Vient de paraître : "Réparer Mayotte" Imaginer et publier un livre, ça prend du temps. Ressentir le besoin de noircir du papier, trouver un angle, partir sur le terrain, écrire, réécrire, réécrire encore, mettre en page, imprimer, diffuser, communiquer… mon dernier livre « redirection urbaine » m’a pris 3 ans entre l’idée et sa publication. Celui qui sort aujourd’hui m'aura pris moins de trois mois. Il y a eu l’annonce de ce cyclone qui menaçait Mayotte, l’incrédulité devant sa trajectoire et puis le choc des images en direct. Le silence ensuite, les amis dont on est sans nouvelle, les informations alarmistes, la plongée dans les tréfonds des réseaux sociaux en quête d’informations, et enfin des signes de vie et le soulagement. Et puis l’effroi devant l’ampleur des dommages sur cette île qui n’avait vraiment pas besoin de ça. Tout ça m’a remué, a relancé l’envie de remettre les pieds sur l’île après 18 ans d’absence. Mais pour y faire quoi ? Inutile de me faire passer pour un urgentiste, encore moins pour un expert en structure ou un couvreur. J’ai donc laissé passer le temps de l’urgence avant de m’envoler. Pas pour reconstruire quoi que ce soit, et encore moins pour donner des leçons à quiconque. Je suis juste allé faire ce que je sais faire : rencontrer, écouter, donner la parole et parfois tisser des liens entre les idées des autres. Avec une question en tête : comment réparer Mayotte ? Il n’y a pas que les dégâts de Chido sur les bâtiments et les infrastructures qu’il faut réparer. Il y a aussi ceux sur les corps, les âmes, la forêt, la faune, les sols, le lagon… Le choc a aussi montré la capacité de la population à se mobiliser et les fragilités des organisations. Et il n’y a pas que les blessures infligées par le cyclone dont il faut prendre soin. La population de l’île a doublé depuis que je l’ai quittée, et cette croissance n’a pas été accompagnée par un développement, bien au contraire. Explosion des bidonvilles, pénuries d’eau, inégalités, violences questionnent l’habitabilité de l’île à court ou moyen terme. Ce petit livre publié dans l’urgence, ce n’est pas vraiment un rapport de mission, pas non plus un récit de voyage, ni d’ailleurs un livre de photos. C’est un peut tout ça, c’est ma participation à l’effort de reconstruction, mon soutien aux femmes et aux hommes qui, ici comme là-bas, se mobilisent pour la mener. Et sans doute le début de quelque chose, et je ne sais pas encore quoi. Bonne lecture en tout cas.
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Les résultats de l'enquête sont sorti, on vous dit tout dans le dernier numéro de notre newsletter : 🧬 ZAN : anatomie d'un débat national https://lnkd.in/exbm2Q7K
Nous avons décidé de mener une enquête nationale autour du dispositif ZAN. Afin de nous aider dans cette réflexion, merci de répondre à cette rapide enquête (ça ne prendra pas plus d'une minute) et de la diffuser largement : https://lnkd.in/eh5YUtrC
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L'édito de la semaine par Lucie CARPENTIER : Il y a des sujets qui brisent des couples, qui déchirent des familles au repas de Noël. Après “pain au chocolat vs chocolatine”, “ PSG vs OM”, le nouveau détonateur de débats endiablés porte sur la prononciation de l’acronyme “ZAN”. Alors, peut-être pas lors des repas de famille, mais en tout cas dans les cercles de l'urbanisme. Depuis la naissance de la loi, les parutions scientifiques se sont attachées à explorer ses motifs, sa faisabilité, son impact etc. Cette étude vise à contribuer à la littérature autour du sujet en apportant un éclairage supplémentaire issu du terrain. Nous pensons que la prononciation de l’acronyme reflète la capacité d’appropriation des personnes d’un objet législatif distant. Cette étude vise donc à répondre à deux questions : quel est le sexe de ZAN et comment prononcer son nom : "Zâne" ou "Zan" ? Notre enquête a montré un réel engouement pour ces questions essentielles : 353 personnes se sont prononcées. Le profil des répondants, en grande majorité des professionnels de la fabrique de la ville (87%), ancre la légitimité des résultats. Ce premier constat est en lui-même un enseignement : ce sujet fait bel et bien débat au sein de la vaste sphère de l’aménagement. Il mérite qu’on s’y attache. La faible part des personnes ayant répondu “je ne sais pas”, ou bien “j’ai pour principe de ne jamais en parler” (< 1,5%) renforce ce constat : les gens ne restent pas indifférents, ils se saisissent de cet enjeu (tout du moins sur le plan linguistique). Le deuxième enseignement de cette étude est sans appel : ZAN est un garçon. 86,4% des répondants partagent cet avis. Nous ne trouvons pas de corrélation significative entre cette assignation et le genre des répondants eux-mêmes (86% chez les femmes, 87% chez les hommes). Reste quand même une part féminine minoritaire, qui nous pousse à maintenir l'usage du "iel" non-genré. À l’inverse, les avis sont très partagés entre « zan » et « zâne », dans une égalité presque parfaite. Alors que notre hypothèse était que les réponses recouperaient des spécificités régionales (à l’image de la « chocolatine » du Sud-Ouest) nous ne relevons pas un tel clivage. Le masculin l’emporte partout, et prononcer « zan » ou « zâne » n’est pas en lien avec les disparités régionales, ni le genre de la personne interrogée. Ces conclusions invitent à poursuivre les recherches pour tenter de trouver les déterminants à ces écarts de prononciations. Quelques hypothèses à creuser : nombre d’enfants des répondants ? fonctionnaire ou professionnel privé ? Pointure de chaussure ? Nous tenons à remercier toutes celles et ceux qui ont répondu à notre sondage. À l’heure de la complexité, nous pouvons au moins trancher sur un point, et ainsi faciliter la communication entre acteurs. Cette étude contribue à fluidifier les échanges sur ce sujet si sensible.