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Secteur
Activités d’architecture
Taille de l’entreprise
2-10 employés
Siège social
Nantes, Pays de la Loire
Type
Société indépendante
Fondée en
2015
Domaines
Recherche, Urbanisme circulaire, Innovation urbaine, Reconvertion, Ville circulaire et Conseil

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    L'édito de cette semaine par Camille Tabart 🧳 La prospective : voyage au centre de soi-même Le Grand Genève, c'est à la fois un bassin de vie à cheval entre la France et la Suisse, et une institution de coopération entre les collectivités situées des deux côtés de la frontière. Pour renforcer cette coopération, quoi de mieux que de partager une vision commune de l'avenir ? C'est pour cela qu'entre 2022 et 2024, le Grand Genève a déployé une démarche de prospective à l'horizon 2050 : la Vision Territoriale Transfrontalière. Son but est d'imaginer le(s) futur(s) du territoire et de définir des objectifs environnementaux et sociaux en matière d'aménagement. Il ne s'agit pas d'un document de planification mais d'un travail de coopération politique en amont des révisions que mèneront ensuite chacune des collectivités sur leurs propres documents. Pour cela, quatre équipes pluridisciplinaires internationales ont exploré différents futurs pendant un an. En parallèle, des études thématiques ont été menées sur les dynamiques socio-démographiques, les mobilités, et la transition écologique et neutralité carbone, afin d’enrichir et d’objectiver les objectifs de la vision transfrontalière. Cette démarche a mis en lumière les contradictions et tensions qui traversent le territoire. C'est l'occasion d'engager un dialogue avec les différents acteurs du Grand Genève, afin de comprendre le point de vue de chacun et dessiner ensemble la vision territoriale. Plus que la nécessité de transformer le territoire, ce qui ressort de cette expérience de prospective c'est la transformation individuelle des professionnels et des élus impliqués dans la démarche. En débutant l'exercice, ces acteurs pensaient qu'il apporterait des réponses à leurs questionnements. Mais la démarche a soulevé de nouvelles interrogations : comment dépasser le modèle de la ville pour la voiture, segmentée et monofonctionnelle ? Comment créer une ville inclusive et résiliente tout en répondant aux exigences de mobilité et de qualité de vie ? Certains interrogent leur pratique professionnelle, et se demandent s'ils disposent des savoir-faire nécessaires pour y arriver. L'expérience de prospective a donc permis une transformation individuelle et collective, un élément clé pour réussir à changer le regard que nous portons sur nos territoires et sur la manière dont nous les aménageons. Cet exemple nous montre que ce n'est pas tant la destination qui importe, mais bien le voyage en lui-même. Pour en savoir plus sur la vision territoriale transfrontalière du Grand Genève, vous pouvez écouter notre échange avec Ariane Widmer, urbaniste du canton de Genève et Charlotte Le Gouic, Responsable Aménagement du Pôle métropolitain du Genevois français.

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    L'édito de cette semaine par Lucie CARPENTIER : 🔐 Le droit d'habiter Se loger est peut-être le premier de nos besoins, on observe pourtant que partout la crise du logement fait rage. Les prix flambent (+ 160% en France entre 2000 et 2020) tandis que les revenus stagnent (+45% sur le revenu moyen) et les politiques de tous les pays colmatent au mieux par des aides au logement. La crise actuelle n’a rien d’une fatalité. Dans son essai intitulé Halte à la spéculation sur nos logements (Rue de l’échiquier, janvier 2024), Isabelle Rey-Lefebvre, décortique avec précision l’histoire qui se joue dans toutes les métropoles européennes. Les facteurs démographiques, la hausse des coûts de construction, et la raréfaction du foncier expliquent une partie du problème. Mais si cette crise a pris une telle ampleur, c'est le fait de politiques publiques qui se sont tirées une balle dans le pied par seul souci d'économies. Nous avons perdu les moyens d’endiguer la crise en tentant de faire du logement un bien marchand comme les autres permettant d'habiter comme de spéculer. Particuliers multi-propriétaires comme grands fonds d’investissements ont tout intérêt à voir monter la valeur marchande de leurs biens, au risque de les rendre inabordables pour toute une partie des habitants. Des poches d’irréductibles (trop rarement gaulois) résistent cependant à la spéculation sur nos logements : initiatives citoyennes comme les Community Land Trust de Bruxelles, interventionnisme de la collectivité de Vienne, coopératives habitantes et soutien public à Genève... Le nerf de la guerre est là : remettre au centre la valeur d’usage, sociale, collective et festive de nos logements. Cela ne veut pas dire renoncer à la propriété du bien, c’est au contraire le regagner, avec la ferme intention de le sortir du marché spéculatif. Pas forcément en la confiant à un acteur public comme c’est le cas en France avec les OFS, mais dans tous les cas à un acteur de long terme à but non lucratif. Ces récits de vie nous prouvent une fois de plus que des choix individuels et intimes sont en réalité politiques. Ce tour d’Europe nous prouve que des solutions existent, à petite échelle, pour libérer le logement des griffes de la spéculation. Mais cela impose de remettre collectivement en question notre rapport à l’immobilier et à la propriété. Il est temps de cesser de prétendre que la flambée des prix est inéluctable pour s’atteler à une vraie politique du logement, car nous avons bien plus à y gagner.

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    Urbaniste (circulaire) fondateur de dixit.net

    🔫 Meurtre au Luxembourg C’est une tentative d’assassinat menée en plein jour, au cœur même d’un lieu emblématique de la République française : le Palais du Luxembourg. La scène est filmée en direct, permettant de constater la présence d’un ministre impuissant. La victime, Zan, a miraculeusement échappé à l’attentat en se réfugiant au Palais Bourbon dans l’espoir que les députés y soient plus clairvoyants que les « sages » du Sénat. La manœuvre était cousue de fil blanc, c’est du Wauquiez sans le panache de l’absurde. Il fallait tuer Zan sans laisser de traces, et il faut convenir que le travail est bien fait. Malgré quelques ajustements cosmétiques, ce texte est sans conteste un enterrement de première classe : artificialisation des sols réduite à la seule consommation d’espace, sols vivants cantonnés à un amendement décoratif, calendrier distendu, gouvernance bricolée, objectifs chiffrés remplacés par une « trajectoire tendancielle », dépassements de 20 % autorisés sans justification et plus si affinités avec le préfet, multiplication des exemptions : industrie, logement social, énergies renouvelables, transformateurs, etc… En votant ce texte, le Sénat fait une triple erreur. D’abord, le Sénat ne répond pas à une demande des élus locaux en détricottant le Zan. Le dispositif a bien des défauts qui mériteraient d’être corrigés, mais ce n’est plus le moment de bouleverser une nouvelle fois son architecture. Les élus ont déjà fait le travail, et trouvé sur le terrain les bons compromis pour prendre le virage vers la sobriété foncière. Ce n’est plus le moment de changer les règles alors que la partie est presque finie. Pire, ces changements risquent de fragiliser juridiquement les documents d’urbanisme en cours d’élaboration. Seconde erreur : le Sénat n’apporte aucune réponse aux vrais problèmes des élus locaux. Dès le vote de Climat Résilience, les parlementaires ont fait l’impasse sur les questions du modèle économique du recyclage urbain et de l’alignement de la fiscalité comme du financement des collectivités locales avec les enjeux de sobriété foncière. Ce n’est plus le moment de bricoler le Code de l’Urbanisme, mais bien de répondre sérieusement à ces questions compliquées. Mais surtout, en votant ce texte, le Sénat montre qu’il n’a pas compris l’ampleur de la prise de conscience et du changement des pratiques qu’a provoqué Zan en surgissant comme un lutin facétieux dans les débats locaux. Coupés des réalités du terrain et soumis au jeu des alliances, les sénateurs se mettent à rebours de l’Histoire et provoquent une nouvelle étape du backlash écologique dont l’épicentre est désormais localisé à Washington. Ce n’est qu’une bataille mal engagée et certainement pas une guerre perdue, il est encore temps de se mobiliser. Alors là, maintenant, écrivez à votre député pour lui expliquer pourquoi ce texte doit être simplement rejeté lors de son passage à l’Assemblée nationale en juin.

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    L'édito de la semaine par Sylvain Grisot : 🔫 Meurtre au Luxembourg C’est une tentative d’assassinat menée en plein jour, au cœur même d’un lieu emblématique de la République française : le Palais du Luxembourg. La scène est filmée en direct, permettant de constater la présence d’un ministre impuissant. La victime, Zan, a miraculeusement échappé à l’attentat en se réfugiant au Palais Bourbon dans l’espoir que les députés y soient plus clairvoyants que les « sages » du Sénat. La manœuvre était cousue de fil blanc, c’est du Wauquiez sans le panache de l’absurde. Il fallait tuer Zan sans laisser de traces, et il faut convenir que le travail est bien fait. Malgré quelques ajustements cosmétiques, ce texte est sans conteste un enterrement de première classe : artificialisation des sols réduite à la seule consommation d’espace, sols vivants cantonnés à un amendement décoratif, calendrier distendu, gouvernance bricolée, objectifs chiffrés remplacés par une « trajectoire tendancielle », dépassements de 20 % autorisés sans justification et plus si affinités avec le préfet, multiplication des exemptions : industrie, logement social, énergies renouvelables, transformateurs, etc… En votant ce texte, le Sénat fait une triple erreur. D’abord, le Sénat ne répond pas à une demande des élus locaux en détricottant le Zan. Le dispositif a bien des défauts qui mériteraient d’être corrigés, mais ce n’est plus le moment de bouleverser une nouvelle fois son architecture. Les élus ont déjà fait le travail, et trouvé sur le terrain les bons compromis pour prendre le virage vers la sobriété foncière. Ce n’est plus le moment de changer les règles alors que la partie est presque finie. Pire, ces changements risquent de fragiliser juridiquement les documents d’urbanisme en cours d’élaboration. Seconde erreur : le Sénat n’apporte aucune réponse aux vrais problèmes des élus locaux. Dès le vote de Climat Résilience, les parlementaires ont fait l’impasse sur les questions du modèle économique du recyclage urbain et de l’alignement de la fiscalité comme du financement des collectivités locales avec les enjeux de sobriété foncière. Ce n’est plus le moment de bricoler le Code de l’Urbanisme, mais bien de répondre sérieusement à ces questions compliquées. Mais surtout, en votant ce texte, le Sénat montre qu’il n’a pas compris l’ampleur de la prise de conscience et du changement des pratiques qu’a provoqué Zan en surgissant comme un lutin facétieux dans les débats locaux. Coupés des réalités du terrain et soumis au jeu des alliances, les sénateurs se mettre à rebours de l’Histoire et provoquent une nouvelle étape du backlash écologique dont l’épicentre est désormais localisé à Washington. Ce n’est qu’une bataille mal engagée et certainement pas une guerre perdue, il est encore temps de se mobiliser. Alors là, maintenant, écrivez à votre député pour lui expliquer pourquoi ce texte doit être simplement rejeté lors de son passage à l’Assemblée nationale en juin.

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    L'édito de la semaine par Sylvain Grisot : 📙 Vient de paraître : "Réparer Mayotte" Imaginer et publier un livre, ça prend du temps. Ressentir le besoin de noircir du papier, trouver un angle, partir sur le terrain, écrire, réécrire, réécrire encore, mettre en page, imprimer, diffuser, communiquer… mon dernier livre « redirection urbaine » m’a pris 3 ans entre l’idée et sa publication. Celui qui sort aujourd’hui m'aura pris moins de trois mois. Il y a eu l’annonce de ce cyclone qui menaçait Mayotte, l’incrédulité devant sa trajectoire et puis le choc des images en direct. Le silence ensuite, les amis dont on est sans nouvelle, les informations alarmistes, la plongée dans les tréfonds des réseaux sociaux en quête d’informations, et enfin des signes de vie et le soulagement. Et puis l’effroi devant l’ampleur des dommages sur cette île qui n’avait vraiment pas besoin de ça. Tout ça m’a remué, a relancé l’envie de remettre les pieds sur l’île après 18 ans d’absence. Mais pour y faire quoi ? Inutile de me faire passer pour un urgentiste, encore moins pour un expert en structure ou un couvreur. J’ai donc laissé passer le temps de l’urgence avant de m’envoler. Pas pour reconstruire quoi que ce soit, et encore moins pour donner des leçons à quiconque. Je suis juste allé faire ce que je sais faire : rencontrer, écouter, donner la parole et parfois tisser des liens entre les idées des autres. Avec une question en tête : comment réparer Mayotte ? Il n’y a pas que les dégâts de Chido sur les bâtiments et les infrastructures qu’il faut réparer. Il y a aussi ceux sur les corps, les âmes, la forêt, la faune, les sols, le lagon… Le choc a aussi montré la capacité de la population à se mobiliser et les fragilités des organisations. Et il n’y a pas que les blessures infligées par le cyclone dont il faut prendre soin. La population de l’île a doublé depuis que je l’ai quittée, et cette croissance n’a pas été accompagnée par un développement, bien au contraire. Explosion des bidonvilles, pénuries d’eau, inégalités, violences questionnent l’habitabilité de l’île à court ou moyen terme. Ce petit livre publié dans l’urgence, ce n’est pas vraiment un rapport de mission, pas non plus un récit de voyage, ni d’ailleurs un livre de photos. C’est un peut tout ça, c’est ma participation à l’effort de reconstruction, mon soutien aux femmes et aux hommes qui, ici comme là-bas, se mobilisent pour la mener. Et sans doute le début de quelque chose, et je ne sais pas encore quoi. Bonne lecture en tout cas.

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    Les résultats de l'enquête sont sorti, on vous dit tout dans le dernier numéro de notre newsletter : 🧬 ZAN : anatomie d'un débat national https://lnkd.in/exbm2Q7K

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    L'édito de la semaine par Lucie CARPENTIER : Il y a des sujets qui brisent des couples, qui déchirent des familles au repas de Noël. Après “pain au chocolat vs chocolatine”, “ PSG vs OM”, le nouveau détonateur de débats endiablés porte sur la prononciation de l’acronyme “ZAN”. Alors, peut-être pas lors des repas de famille, mais en tout cas dans les cercles de l'urbanisme. Depuis la naissance de la loi, les parutions scientifiques se sont attachées à explorer ses motifs, sa faisabilité, son impact etc. Cette étude vise à contribuer à la littérature autour du sujet en apportant un éclairage supplémentaire issu du terrain. Nous pensons que la prononciation de l’acronyme reflète la capacité d’appropriation des personnes d’un objet législatif distant. Cette étude vise donc à répondre à deux questions : quel est le sexe de ZAN et comment prononcer son nom : "Zâne" ou "Zan" ? Notre enquête a montré un réel engouement pour ces questions essentielles : 353 personnes se sont prononcées. Le profil des répondants, en grande majorité des professionnels de la fabrique de la ville (87%), ancre la légitimité des résultats. Ce premier constat est en lui-même un enseignement : ce sujet fait bel et bien débat au sein de la vaste sphère de l’aménagement. Il mérite qu’on s’y attache. La faible part des personnes ayant répondu “je ne sais pas”, ou bien “j’ai pour principe de ne jamais en parler” (< 1,5%) renforce ce constat : les gens ne restent pas indifférents, ils se saisissent de cet enjeu (tout du moins sur le plan linguistique). Le deuxième enseignement de cette étude est sans appel : ZAN est un garçon. 86,4% des répondants partagent cet avis. Nous ne trouvons pas de corrélation significative entre cette assignation et le genre des répondants eux-mêmes (86% chez les femmes, 87% chez les hommes). Reste quand même une part féminine minoritaire, qui nous pousse à maintenir l'usage du "iel" non-genré. À l’inverse, les avis sont très partagés entre « zan » et « zâne », dans une égalité presque parfaite. Alors que notre hypothèse était que les réponses recouperaient des spécificités régionales (à l’image de la « chocolatine » du Sud-Ouest) nous ne relevons pas un tel clivage. Le masculin l’emporte partout, et prononcer « zan » ou « zâne » n’est pas en lien avec les disparités régionales, ni le genre de la personne interrogée. Ces conclusions invitent à poursuivre les recherches pour tenter de trouver les déterminants à ces écarts de prononciations. Quelques hypothèses à creuser : nombre d’enfants des répondants ? fonctionnaire ou professionnel privé ? Pointure de chaussure ? Nous tenons à remercier toutes celles et ceux qui ont répondu à notre sondage. À l’heure de la complexité, nous pouvons au moins trancher sur un point, et ainsi faciliter la communication entre acteurs. Cette étude contribue à fluidifier les échanges sur ce sujet si sensible.

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    L'édito de la semaine par Sylvain Grisot 🌀 Réparer Mayotte 9 février 2025, J+57. La dernière fois que j’ai atterri à Dzaoudzi, c’était bizarrement le jour de mon départ définitif de Mayotte après trois années intenses — les premières de ma vie d’urbaniste. Un faux départ en fait. L’explosion d’un des deux réacteurs nous avait renvoyés à la case départ. C’était il y a tout juste 18 ans et l’île, s’est complètement transformée, et pas que pour le meilleur. J’ai longtemps repoussé ce retour, et là j’ai autant peur de voir ces changements que les dégâts provoqués par le cyclone Chido. Dès la sortie de l’avion, l’humidité et la chaleur sont saisissantes. Le hall est sombre, l’ambiance moite et les bagages tardifs. Une nacelle mobile vert kaki semble avoir pris le relais de la tour de contrôle dont le toit est rapiécé de tôles de couleurs différentes. Les témoignages des jours d’après le cyclone parlaient d’un automne du végétal bruni par le choc, saison inconnue sous ces tropiques. En moins de 2 mois, le vert a repris le dessus, mais les arbres fauchés par les vents jonchent encore le sol. On retrouve partout des toitures arrachées et des tas de déchets qui s’accumulent. Encore quelques épaves dans le port en allant rejoindre la barge qui, elle, n’a pas changé. Je retrouve des sensations, des lieux, des odeurs aussi. Beaucoup. La barge engage sa courbe, et Mamoudzou se dévoile au loin. Elle est plus dense et plus vaste que dans mon souvenir, et les bidonvilles de Kawéni remontent toujours plus haut. Je ne suis pas venu ici pour reconstruire quoi que ce soit, et encore moins pour donner des leçons à quiconque. Je viens faire le peu que je sais faire : rencontrer, écouter, donner la parole et parfois tisser des liens entre les idées des autres. Avec une question en tête : comment réparer Mayotte ? Il n’y a pas que les dégâts sur les bâtiments et les infrastructures commis par Chido qu’il faut réparer. Il y a aussi ceux sur les corps, les âmes, la forêt, les sols, le lagon… Et puis le choc a autant montré la capacité de la population à se mobiliser que les failles des organisations. Mais il n’y a pas non plus que les blessures infligées par le cyclone dont il faut prendre soin. La population de l’île a doublé depuis que je l’ai quittée. C’est une croissance inentendable depuis l’hexagone, mais qui ne s’est pas traduite en développement. Bien au contraire : explosion des bidonvilles, pénuries d’eau, violences, crises sanitaires, embouteillages, inégalités… Autant d’enjeux qui questionnent l’habitabilité de l’île à court ou moyen terme. Et si les solutions venaient de Mayotte et des femmes et des hommes qui la peuplent ? C’est mon pari. Ma certitude. Alors, vous lirez et entendrez ici dans les prochaines semaines les témoignages de celles et ceux qui y font la ville au quotidien. On commence aujourd’hui par un échange avec Cyrille Hanappe, et un très beau texte de Lola Paprocki, qui témoigne du choc et de la mobilisation des premières semaines.

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    🌀 Le réveil de Mayotte : Chronique post-Chido Lola Paprocki est architecte chez Encore Heureux architectes, et vit à Mayotte depuis plusieurs années. Elle témoigne du choc du cyclone Chido sur le paysage, les bâtiments, les corps et les âmes dans ce texte très fort. Elle nous raconte aussi la mobilisation des professionnels, des voisins, pour panser les plaies, gérer la crise et désormais la suite. Lisez ça c'est important, et merci Lola. https://lnkd.in/ePdQXzD9

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