L’identité sous l’angle des droits de la personne
La protection des droits des peuples autochtones et des minorités de langue officielle est une valeur fondamentale de la société canadienne. Pourtant, les critères juridiques qui déterminent l’appartenance à ces groupes suscitent énormément de controverse.
Dans son nouvel ouvrage intitulé Identity Captured by Law, Sébastien Grammond examine cette question dans le contexte plus large de l’identité ethnique et linguistique. Il adopte pour ce faire une approche interdisciplinaire originale, qui ouvre de nouveaux horizons à l’analyse juridique des droits collectifs au Canada.
« J’aborde les droits collectifs sous l’angle de l’anthropologie et de la théorie politique, en m’interrogeant sur la meilleure façon de déterminer les règles juridiques d’appartenance à ces groupes minoritaires », explique le professeur Grammond, qui est aussi doyen par intérim de la Section de droit civil de la Faculté de droit.
Le défi, ajoute-t-il, consiste à appliquer ces règles en évitant la discrimination et en respectant le principe de l’autodétermination. « Mon but est de présenter un tableau objectif aux personnes qui s’intéressent aux nombreuses luttes menées pour la reconnaissance juridique de l’identité au Canada. »
Si quelqu’un peut se hasarder sur le terrain glissant du droit et de l’identité, c’est bien le professeur Grammond, qui se fait toujours un devoir d’expliquer en termes simples des notions complexes et de mettre son savoir à la portée du public. Ses remarquables efforts de communication lui ont d’ailleurs valu récemment le Prix du recteur pour services rendus à l’Université par les relations médiatiques et communautaires.
Cet engagement envers la recherche et la communication s’allie à une passion pour l’enseignement, en particulier dans le domaine du droit des autochtones. Le professeur Grammond offre un cours complet à ce sujet et donne un cours d’été innovateur sur les traditions juridiques cries, en collaboration avec la Nation crie de Mistissini, dans le Nord québécois.
« Dans une perspective d’enseignement, mes recherches en droit des autochtones me fournissent l’information dont j’ai besoin pour aider les étudiants à jeter un regard critique sur les questions d’actualité, souligne-t-il. Il devient alors possible de mieux examiner les possibilités offertes pour faire avancer le dossier de l’identité et des droits collectifs au Canada. »
Par Greg Higgins
Date de publication : Janvier 2009