Les Licoornes lancent leur campagne de levée de fonds citoyenne!

Aujourd'hui, j'ai une grande nouvelle: les Licoornes entrent en campagne!

Neuf coopératives couvrant de larges secteurs de consommation, l'alimentation, l'énergie, la mobilité, la téléphonie, le secteur bancaire ou encore l'achat de seconde main, avec l'ambition de transformer l'économie capitaliste au service de l'intérêt général, de l'humain et de la planète!

Oui, nous croyons à une économie diamétralement opposée à l'économie aujourd'hui dominante.

Oui, nous croyons à une économie fondée sur un partage juste des richesses, une économie qui renoue avec le progrès social, une économie qui respecte son environnement.  

Et ce ne sont pas des mots en l'air ni quelques phrases dans un rapport RSE, car nos engagements sont réels et de longue date.

Chez Label Emmaüs, 100% des bénéfices sont réinvestis dans les réserves de l'entreprise et 1/3 des salariés est en parcours d'insertion; Commown lutte contre l'obsolescence programmée et la pollution numérique en ne proposant à ses clients que des téléphones éco-conçus, uniquement en location. Telecoop est un opérateur télécom qui propose des forfaits sans engagement, adapté à la consommation réelle des clients. La Nef est un institut bancaire qui investit depuis 30 ans exclusivement dans des projets à utilité sociale, écologique et/ou culturelle. Mobicoop et Citiz développent des solutions de mobilité partagée pour réduire l'empreinte carbone des transports individuels. Railcoop est le pionnier du ferroviaire citoyen, relançant des lignes abandonnées par le service public, de fret comme de passagers. Enercoop est le premier fournisseur d'électricité vraiment verte, garantie 100% renouvelable. Coop Circuits est une plateforme numérique en open source qui permet l'achat en circuit court de produits locaux, artisanaux, biologiques et éthiques.

Non seulement nous croyons à une économie sobre, inclusive et équitable, mais nous la pratiquons chaque jour, soutenus par près de 100 000 sociétaires ayant pris des parts de notre capital à chacun.

Mais il faut désormais que cette économie devienne la norme. Et ce n'est pas nous qui le disons mais tous les experts dans le monde réunis pour élaborer les rapports successifs du GIEC, en particulier le dernier qui nous donne désormais 3 ans avant de devoir absolument entamer la baisse des émissions carbone.

Nous sommes un bout de la solution, mais vous avez le pouvoir!

Grâce à une mobilisation citoyenne sans précédent, nous pouvons renverser la tendance, faire ce que les pouvoirs politiques et économiques en place ne font pas: orienter les financements vers les acteurs qui luttent vraiment contre le dérèglement climatique et l'accroissement des inégalités sociales.

Vous avez peut-être l'impression que l'investissement solidaire et écologique existe déjà?

En réalité, les 60 plus grandes banques internationales ont investit 4 582 milliards de dollars dans les énergies fossiles depuis l'adoption de l'Accord de Paris (voir la 13ème édition du rapport Banking on Climate Chaos).

Et les coopératives, qui ont pourtant les engagements les plus forts dans le monde économique, sont tout simplement exclues des investissements classiques, même de la part des fonds dits solidaires. Tout simplement car ces fonds, quels qu'ils soient, même animés des meilleures intentions, n'investissent que sur la bonne et vieille ACTION.

Celle qui verse des dividendes. Celle qui donne un pouvoir en fonction du capital détenu. Celle qui permet de spéculer.

Les coopératives ont aussi un capital, mais il est composé de PARTS SOCIALES. Pas de spéculation possible.1 personne égale 1 voix, quel que soit le capital détenu.

Pour autant, il s'agit bien d'un investissement: cet argent placé au capital peut être récupéré, il ouvre même à une déduction fiscale de 25% sur l'impôt sur le revenu s'il est placé 5 ans au capital d'une coopérative créée depuis moins de 5 ans (ou moins de 10 ans pour celles détenant le label d'Entreprise solidaire d'utilité sociale). Et il ne dépend que de la volonté politique (avec un peu de pression citoyenne!) de relever ce plafond de défiscalisation.

Car oui, les coopératives aussi doivent lever des fonds si elles veulent changer d'échelle et multiplier leur impact. Part sociale ne veut pas dire absence d'ambition, ni absence de rentabilité économique. Label Emmaüs est fiscalisé, paie des impôts, emploie 60 salariés, enregistre une croissance de 30% de son chiffre d'affaires depuis sa création, il y a 5 ans. Mais surtout, notre coopérative a réemployé près d'1 million de produits et formé 500 personnes éloignées de l'emploi aux métiers du e-commerce. 

Alors à quand la bourse de l'impact? A quand les dividendes sociaux et environnementaux?

La seule alternative que les coopératives ont pour lever des fonds, ce sont les titres participatifs. On émet des titres sur lesquels on paie des intérêts annuels, bien supérieurs à certains dividendes, allant jusqu'à 6 ou 7%. Puis, on doit rembourser au bout de 7 à 8 ans l'ensemble du capital, avec en plus une partie variable qui peut faire augmenter la facture si on n'attend pas nos objectifs. Si cela nous permettait au moins de lever des fonds comme les sociétés par actions, pourquoi pas. Mais ironie de l'histoire, ces titres ne sont pas considérés comme des capitaux propres, ni parfois même comme des fonds propres! On ne peut donc plus accéder à des prêts bancaires classiques, et moins coûteux, car nous apparaissons comme des "entreprises en difficulté".

Il est temps de créer un outil de financement à la hauteur pour les coopératives. Nous, les Licoornes, espérons que la réussite de cette levée de fonds citoyenne fera avancer les modalités de financement pour toutes les coopératives demain!

Alors, vous en prendrez bien une part?