Julien Bertrand, Professeur Paul Corkum et Sarah Golin

Nous examinons le micromonde des atomes et des molécules selon sa propre échelle espace-temps.  

Ô temps, suspends ton vol...

Qui aurait imaginé utiliser les impulsions de lumière laser les plus rapides au monde pour saisir la toute première image d'un électron — l'une des plus petites particules de matière dans l'univers, en orbite dans une molécule?

Pourtant, c'est justement ce qu'ont accompli le physicien de renommée mondiale Paul Corkum et son équipe de chercheurs. Comment s'y sont-ils pris? En utilisant des impulsions de lumière laser d'une vitesse révolutionnaire, l'attoseconde, qui ont permis de voir et surtout d'enregistrer, en les figeant dans le temps, les réactions chimiques qui se produisent à la vitesse pharamineuse d'un millionième de millionième de millionième de seconde.

« Une attoseconde, comparativement à une seconde, c'est comme une seconde par rapport à l'âge de l'univers », explique le professeur Corkum, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en photonique de l'attoseconde au Conseil national de recherches. « À pareille vitesse, nous voyons le micromonde des atomes et des molécules à sa propre échelle espace-temps. »

Connu comme le « père » de l'imagerie moléculaire attoseconde, Corkum a reçu de nombreux honneurs pour sa recherche sur l'interaction des impulsions de lumière laser très rapides avec les atomes et les molécules, entre autres le prestigieux Prix John-C.-Polanyi du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie.

Selon Corkum, l'imagerie attoseconde est un grand pas pour les physiciens qui tentent de contrôler les déplacements des électrons qui gravitent dans les molécules. Cette manipulation des électrons en temps attoseconde pourrait amener des percées dans des domaines de toutes sortes, de l'informatique au génie en passant par la médecine.

Les recherches innovantes de Corkum au laboratoire commun de science attoseconde de l'Université d'Ottawa et du Conseil national de recherches du Canada — une installation de calibre international — attirent des doctorants et des chercheurs postdoctoraux de talent. Ils viennent du Canada, d'Europe, des États-Unis, du Japon et d'Israël, preuve, selon le chercheur, de « l'explosion » mondiale d'intérêt pour la science de l'attoseconde.

Par Greg Higgins
Date de publication : février 2009

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Dernières modifications : 2012.02.06
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