La francophonie vue par une géographe
Anne Gilbert se passionne pour la recherche. Son terrain de jeu : la géographie et la francophonie. Professeure à l'Université d'Ottawa depuis 1991, Gilbert a mené jusqu'à maintenant plusieurs recherches sur les différentes dimensions du développement des communautés francophones hors Québec.« La géographie nous permet d'entrevoir la vie sociale sous un nouveau jour, dit-elle. Quelles formes prennent les lieux et les espaces dans une région comme la nôtre? Comment sont-ils créés par les populations qui y résident, y circulent, y travaillent, s'y récréent? Comment à leur tour ces lieux et espaces modulent-ils leur vie quotidienne? Voilà autant de questions intéressantes. Lorsque l'on creuse un peu, on s'aperçoit que les territoires sont largement tributaires des choix des individus et groupes qui y vivent. La géographie s'intéresse activement à leurs faits et gestes, à leurs valeurs, à leurs aspirations.»
Gilbert assure depuis quelques années la direction de la recherche du volet Francophonies minoritaires au Centre interdisciplinaire de recherche sur la citoyenneté et les minorités (CIRCEM). Sa recherche en cours, portant sur la vitalité communautaire des minorités francophones, permettra de mettre en lumière l'effet de milieu sur leur développement.
« L'Université d'Ottawa est bien entendu stratégiquement positionnée, note la professeure. La capitale nationale est un lieu privilégié de rencontre entre les cultures française et anglaise du pays, entre territoires minoritaires et majoritaires. C'est un lieu unique pour procéder à des recherches sur leurs tensions et les modalités de leur accommodement.»
Anne Gilbert dirige aussi une étude intitulée Projet Ottawa (La frontière au quotidien : l’expérience sociale des lieux à Ottawa-Gatineau). L’étude porte sur la frontière qui traverse la région de la capitale nationale et ses différents impacts sur la vie quotidienne des habitants. Par le biais d’entrevues, la chercheuse s’intéresse non seulement aux habitudes des individus et des groupes sur le territoire (p. ex., où les gens choisissent de vivre ou de magasiner), mais aussi à la façon dont la frontière est perçue dans le contexte de la dualité linguistique et culturelle de la région.
Par Gabrielle Thom-Gadbois
Date de publication : mars 2010