l’ingénierie de l’immédiat
Extraits d'entretien avec Gérad Malglaive (*)
L'avènement des nouvelles technologies met fin au taylorisme, pour de nouvelles formes d’organisation du travail.
La démarche des formateurs d’entreprise s’en trouve modifiée. Ils sont devenus des managers. Les formations longues ont été délaissées au profit de formations courtes, qui coûtent moins cher.
L’aspect pédagogique de la formation de formateur s’est encore un peu plus effacé, tandis que l’organisation, cette fois sous forme managériale, avec une dimension d’anticipation, et les fameuses compétences, ont surgi dans le paysage.
Gérard Malglaive appelle cela, de manière sarcastique, l’ingénierie de l’immédiat : un problème survient ? Il faut le résoudre dans le court terme, tout en prévoyant le longterme. C’est du néotaylorisme, une nouvelle forme de « taylorisme mental ». Ceci n’a donc plus rien à voir avec la formation des enseignants.
Gérard Malglaive a été un "formateur passionné, à rebours des positions attendues", ancien directeur du Centre de formation de formateurs du CNAM,ancien directeur de Ingénieurs 2000. Il est décédé à Nancy le 13 décembre 2019.
Au cours de cet entretien accordé à Education Permanente en 2006, il se demandait "vers où l’on peut se tourner aujourd’hui pour revenir à d’autres conceptions de la formation de formateurs (...) : un contenu fortement réflexif, avec un côté intellectuel poussé, très lié à la pratique, qui s’intéresse au vécu des gens".
(*) Entretien RECHERCHE et FORMATION• N° 53 - 2006