🛡️ [#Defense] Quelle défense pour l’Europe de demain ?
Ce matin, dans le cadre de notre format "L'Europe en débat", nous avons eu le plaisir d'échanger avec Nicole Gnesotto, Vice-présidente de l'Institut Jacques Delors, sur son papier "Défense 25 : sortir des sentiers battus".
📋Trois constats pour repenser la défense européenne
1. Un monde qui change et qui nous oblige à modifier nos héritages : le principe des 3D (pas de duplication, pas de découplage et pas de discrimination au sein de l’OTAN) tel que développé par Madeleine Albright dans les années 1990, ne fonctionne plus. (1) Il faut dupliquer rapidement les moyens de l’OTAN et nourrir l’article 42-7 avec un vrai traité de défense européenne à l’image de ce qu’était l’UEO. (2) Le découplage est la base de l’autonomie. (3) La non-discrimination est plus compliquée. En résumé, il faut retrouver l’ambition de 2003 et des headline goals (60 000 hommes en 60 jours).
2. Beaucoup d’illusions et de fausses routes : (1) Industrielle : il existe un plafond de verre entre le renforcement d’une BITDE et une réelle politique de défense commune (il nous faut définir des menaces et prévoir des réponses). (2) Institutionnelle : la Commission n’a pas de compétences en matière de défense. (3) Stratégique : Pas de défense sans politique étrangère commune et donc sans vision commune (veut-on défendre la démocratie ou des territoires ?)
3. Contradiction entre court et moyen terme : Besoin des Etats-Unis à court terme pour défendre l’Ukraine face à la nécessité d’être plus autonome et souverain à moyen terme. Pour rappel, en 2023, environ 40 à 60 % de l’armement déployable en Europe provenait des États-Unis.
💡Plusieurs remarques :
- Paradoxe entre une Europe de plus en plus nationaliste mais qui devra aller vers une plus grande solidarité.
- Il est essentiel de sensibiliser les opinions publiques européennes à l'importance d’un engagement commun pour garantir la sécurité du continent – un accord de défense est un pacte de mort en réalité.
- Achats communs : proposition intéressante, mais qui décide et quels équipements ?
- L’entrée rapide de l’Ukraine dans l’Union est dans notre intérêt au vu de leurs capacités de défense et des investissements déjà réalisés.
- Sur la préférence européenne, il faut identifier quels types d’équipement (civil ou militaire) nous pouvons acheter et peut-être innover en mutualisant des achats logistiques par exemple (alimentation, hôpitaux) et penser à des initiatives qui rendront concrètes une défense commune.
Merci au Parlement européen en France pour leur accueil à l’espace #EuropaExperienceParis !