Archives - ‘Colombia’

Gabrielle W.Cusson, Colombia

March 3, 2011 | esapi-gspia

2 mars 11

Dès mon arrivée, j’ai été surprise par la modernité, la propreté et le luxe de Bogota, ou devrais-je préciser, du quartier dans lequel je vis et je travaille. Puisque dès qu’on sort du quartier hyper protégé de l’ambassade, qu’on s’éloigne des restaurants branchés et des innombrables bars d’Usaquén, lorsqu’on s’aventure au Sud de la ville par exemple, ou encore pire, lorsqu’on ose quitter Bogotá, la pauvreté nous rattrape et est impossible à ignorer. Les inégalités économiques me sautent aux yeux et cohabitent d’une façon qui me semble complètement irréaliste. Je loue une chambre, avec salle de bain privée et walk-in, dans une belle et grande maison où vit également Marixa, la bonne de 19 ans qui habite avec nous et qui travaille 6 jours sur 7. Le dimanche, sa seule journée de congé, elle la passe à étudier pour terminer son secondaire. Marixa est littéralement au service (lire - répondre aux caprices) de la famille pour qui elle travaille. Elle habite aujourd’hui à plus de 22 heures de route de son village natal, dans la région de Nariño, un des départements de la Colombie les plus pauvres et les plus touchés par le conflit armé. Marixa a dû quitter sa communauté une première fois à 14 ans, puis de nouveau á l’âge de 17 ans parce qu’elle se sentait en danger après que son ancien copain se soit fait assassiner par un groupe de la guérilla. Dans la maison, elle nettoie, repasse et cuisine, mais elle n’a pas le droit de s’asseoir à la table et de manger avec nous. Pourtant Marixa est l’une des personnes les plus chaleureuses et généreuses que j’ai rencontrées ici.

La vie est belle dans notre beau quartier de Bogota, on se promène en voiture avec chauffeur, tout en croisant des enfants qui jonglent aux coins des rues ou qui vendent des fleurs exotiques pour récolter quelques pesos. Dernièrement, j’ai assisté à un déjeuner 5 services avec des représentants des Nations Unies pour parler de la situation de misère des populations déplacées à l’intérieur du pays et leurs conditions de vie qui frisent l’extrême pauvreté. Je suis témoin d’un grand paradoxe en Colombie.

Je me vide le cœur, mais prochainement, je vous parlerai de la richesse humaine et de la beauté spectaculaire des paysages du pays… et contenu de mon travail à l’ambassade, bien évidement !

Hasta luego amigos!

Gabrielle W.Cusson
Bogota, Colombie

Stéphanie Roy, Colombia

August 25, 2010 | esapi-gspia

Retour au Canada dans quatre jours, déjà le moment de faire le bilan de départ et de commencer les valises…

Au cours de la dernière semaine, j’ai commencé à travailler sur mon rapport de stage, ce qui m’a menée à réfléchir sur ce que je retiendrai de mon expérience à l’Ambassade du Canada à Bogota. Bon, je vais vous épargner les 15 pages détaillées (que je réserve pour Monsieur Asselin), mais je tiens tout de même à vous dire à quel point ce stage et ce séjour en Colombie m’ont été utiles et m’ont appris beaucoup plus que ce que j’espérais au départ.

Sur le plan professionnel, comme je l’ai déjà mentionné dans mon premier blogue il y a quelques mois, ce fut une opportunité d’apprentissage incroyable. Je ne peux évidemment pas tout vous résumer en quelques phrases, mais je me contenterai simplement de mentionner quelque chose en passant à nos nouveaux de première année : écoutez bien en classe lorsque vos chers professeurs vous répéteront cent fois comment rédiger parfaitement des notes de breffage, mémos, rapports, etc. Même si ça peut vous sembler tout à fait banal, ça vous sera sûrement utile tôt ou tard! Honnêtement, j’ai perdu le compte du nombre de rapports que j’ai rédigés ou auxquels j’ai participé au cours de mon stage.

Mais outre cela (et je m’excuse de devoir un peu répéter les propos de mon ami Robin), le fait d’avoir vécu durant quelques mois dans un pays en voie de développement, qui doit simultanément s’attaquer à plusieurs problème très complexes (trafic de drogue, guérilla armée, pauvreté extrême), m’a permis de prendre conscience de la chance que j’ai de vivre dans le confort du Canada. On a tendance à tenir pour acquis les commodités de base dont nous bénéficions quotidiennement. Des choses aussi simples que la sécurité publique et les transports en commun font de notre qualité de vie une des plus enviables à travers le monde, mais nous trouvons quand même toujours quelque chose à critiquer. Un grand nombre de Colombiens avec qui j’ai discuté donneraient tout ce qu’ils ont pour pouvoir s’établir au Canada. Mais je dois dire que j’admire leur détermination et leur optimisme : ils sont extrêmement fiers de leur pays malgré ses défauts et dénotent avec enthousiasme que la situation semble être « sur la bonne voie ».

Je garderai de la Colombie le souvenir d’un pays chaleureux (malgré la fraîche température de Bogota), d’un peuple accueillant et jovial, et d’une culture qui vous fait vite oublier le sens du mot « stress ».

Adios… et à très bientôt!

Stéphanie

Stéphanie Roy, Colombia

June 22, 2010 | esapi-gspia

Salut API!

Je n’ai pas énormément de nouvelles à vous donner depuis la dernière fois, mais les choses continuent à bien aller pour moi à Bogota. La semaine dernière, j’ai eu l’occasion de rédiger mon premier rapport destiné aux quartiers généraux du MAECI, à moi toute seule! (auparavant je n’avais que collaboré à la rédaction d’autres rapports) C’était très intéressant comme projet et j’ai reçu des félicitations de l’Ambassadrice pour mon travail; on peut dire que ça fait du bien à l’égo…

Pour vous tenir un peu au courant de l’actualité politique, hier a eu lieu le deuxième tour des élections présidentielles et le candidat du «Parti U»  (conservateur), Juan Manuel Santos, l’a emporté haut la main, avec plus de 69% des voies, contre 27,5% pour son rival. Cela laisse présager une certaine continuité dans la gouvernance de la Colombie, puisque Santos est du même parti que le président sortant, Alvaro Uribe, et a même occupé le poste de Ministre de la défense sous le gouvernement de ce dernier. C’est justement son bilan positif en tant que chef des forces armées et l’affaiblissement significatif  des groupes rebelles (FARC et ELN) qui lui ont en grande partie permis d’obtenir la faveur de l’opinion publique. Santos a promis de poursuivre la politique de fermeté à l’égard des groupes armés illégaux qui a fait la popularité du gouvernement Uribe.

Jusqu’à présent, je n’ai toujours pas eu l’opportunité de sortir de Bogota, mais cette fin de semaine, je vais à une sorte de chalet (avec piscine et hamacs!) avec des amis d’une autre ambassade. Ensuite, pour le long week-end de la fête du Canada, je vais au bord de la mer, à Cartagena (classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, photo au bas) et Santa Marta, une vraie «ville de plage». Ça va faire du bien de m’évader un peu de la météo plutôt déprimante de Bogota!

¡Hasta luego!

Stéphanie

Église sur une place publique/ Church in a public place

Stéphanie Roy, Colombia

May 27, 2010 | esapi-gspia

Tout d’abord, je suis désolée d’avoir mis aussi longtemps avant de pouvoir vous donner des nouvelles, mais c’est qu’il y a tellement de choses à raconter que je ne sais par où commencer.

Bogota est une ville énorme, d’environ 8 millions d’habitants, nichée à plus de 2600 mètres d’altitude, au sommet de la cordillère des Andes. On m’avait prévenue que l’altitude pourrait être difficile à supporter pour mes poumons, mais j’ai n’ai pas eu trop de problèmes de ce côté, mis à part peut-être quand je monte les marches (ou c’est peut-être simplement que je suis encore moins en forme que je ne le croyais…). La saison des pluies tire à sa fin, et j’ai bien hâte de voir le soleil parce que jusqu’à présent, la météo n’a pas été très agréable… Presque tous les jours j’ai eu droit à de la pluie ou à des orages et à une température qui oscille autour de 17-18 degrés Celsius. Pas exactement ce à quoi on s’attend de l’Amérique du Sud, mais encore une fois, cela est apparemment relié à l’altitude. La ville est, je suis forcée de l’admettre, un peu chaotique du point de vue de la circulation routière. Les bouchons de circulation sont présents à n’importe quelle heure de la journée, les passages piétonniers sont rares et les conducteurs (surtout ceux de taxis) ne semblent jamais avoir entendu parler du code de la route. Mais on s’habitue à tout…

J’ai la chance d’habiter dans l’un des meilleurs quartiers de la ville (à un bloc de la résidence de l’Ambassadrice), avec une famille très chaleureuse qui m’a fait sentir à l’aise dès mon arrivée. Je suis à quelques pas à peine d’un beau centre commercial (oui, oui, encore mieux que le Centre Rideau!) et de la «zone T», qui est une zone piétonnière où l’on retrouve les meilleurs restaurants et bars de la ville, un peu dans le genre du Marché By à Ottawa.

Au travail, je vis une expérience extraordinaire. Je crois que je suis arrivée à un moment idéal, puisque les élections présidentielles ont lieu ce dimanche (premier tour, suivi d’un deuxième en juin). Alors, vous vous imaginez le travail qu’on a en lien avec cela! D’ailleurs, dimanche, je dois participer à la mission d’observation internationale des élections organisée par les Américains. Je devrai donc passer la journée avec un homologue américain dans un bureau de scrutin à Soacha, une petite ville à environ 1 heure de Bogota, afin d’évaluer la transparence de ces élections. Outre cette opportunité unique, on me confie des tâches très variées, parfois assez complexes, mais ça me fait plaisir de voir que j’ai rapidement gagné la confiance de ma superviseure et cela me permet d’apprendre énormément. J’ai assisté à plusieurs conférences, dont une très intéressante organisée par l’OEA sur la lutte contre le kidnapping. Je m’occupe aussi parfois de la correspondance de Madame l’Ambassadrice et j’ai écrit la semaine dernière une note de breffage sur la situation en Colombie, en prévision de la rencontre bilatérale entre le Gouvernement du Canada (représenté par le MAECI et L’ACDI) et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, qui aura lieu cette semaine à Genève.

Je sens que je n’aurai pas le temps de m’ennuyer cet été!

À bientôt,

Stéphanie


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