Le iPad ou la correction 2.0 pour professeurs branchés
Peut-on transformer un cours universitaire en lieu « sans papier », c'est-à-dire où plus personne n'utilise de papier? Deux professeurs de l'Université d'Ottawa ont déjà fait un pas dans cette direction.
Robert McLeman, professeur au Département de géographie, désirait trouver une solution pour simplifier la correction des travaux de ses étudiants, mais surtout pour réduire la quantité de papier utilisée en classe. « Je me suis dit qu'il devait sûrement y avoir un moyen technologique qui permettrait de diminuer notre utilisation du papier tout en maintenant une qualité élevée dans nos corrections », explique le professeur McLeman, qui est aussi coordonnateur du programme d'études environnementales.
Le professeur McLeman a donc demandé conseil à Richard Pinet, directeur du Centre du cyber-apprentissage à l'Université d'Ottawa. Après avoir évalué différentes options, ils ont finalement opté pour le iPad et son application iAnnotate, conçue entre autres pour la correction des travaux scolaires. L'application permet aux professeurs de corriger les copies électroniques en encerclant des mots, en faisant des flèches, en surlignant et même en écrivant des commentaires… avec leur doigt!
C'est le professeur de géographie Eric Crighton qui a tenté l'expérience pour une première fois à l'automne 2010. Ce premier essai a révélé bien des problèmes, principalement d'ordre technique. Mais après quelques ajustements, la deuxième tentative s'est avérée très positive pour l'ensemble des acteurs : professeurs, assistants d'enseignement et étudiants.
Le processus a été simplifié et amélioré avec l'ajout, entre autres, du logiciel DropBox pour le dépôt des travaux scolaires. Les étudiants doivent envoyer leurs travaux en format électronique à une adresse déterminée. De là, le professeur peut facilement transmettre à chacun de ses assistants d'enseignement les copies qu'ils devront corriger. Le professeur peut même consulter les corrections et les commentaires de leurs assistants pour s'assurer de leur qualité.
À la session d'hiver 2011, le professeur McLeman a testé à son tour la technique éprouvée par le professeur Crighton. Fort de l'expérience de son collègue, il a beaucoup apprécié l'utilisation du iPad et lui reconnaît de nombreux avantages qui l'ont convaincu de répéter l'exercice. « D'abord, cela nous permet de ne plus manipuler de papier et donc d'être plus respectueux de l'environnement, mentionne-t-il. De plus, la collaboration avec les assistants d'enseignement se fait plus facilement. Les étudiants reçoivent rapidement leur copie corrigée par courriel, ce qui est nettement plus efficace que de remettre des centaines de copies papier en classe », ajoute-t-il.
Selon les deux professeurs, les assistants d'enseignement et les étudiants ont beaucoup aimé cette expérience. Le iPad, contrairement à l'écran d'ordinateur, est plus adapté à une lecture qui exige beaucoup de concentration et il peut être transporté partout. Les professeurs peuvent donc corriger les travaux à la bibliothèque, au café, dehors, etc.
Évidemment, comme le rappelle le professeur Crighton, la fabrication d'un iPad laisse une empreinte sur l'environnement, mais celle-ci sera compensée selon lui par la quantité de papier économisée dans les cours, surtout si un nombre croissant de professeurs adoptent cette méthode.
Dès l'automne prochain, les deux professeurs de géographie répéteront l'expérience dans leurs classes respectives. Le professeur Crighton prévoit éviter l'utilisation de plus de 10 000 feuilles de papier à la session d'automne avec ses deux classes, qui totaliseront près de 500 étudiants.
Une initiative susceptible de faire bien d'autres adeptes. Et surtout, une idée qui permettra d'économiser une quantité impressionnante de papier.
Isabelle Marquis
Photo: Robert Lacombe
Mise en ligne: juillet 2011