Philip Bonnaventure, Megan James, Antoni Lewkowicz et Sharon Smith

Nos recherches aident les communautés à composer avec les effets de la disparition du pergélisol dans le Nord canadien.  

Quand le dégel donne des sueurs froides

Des édifices qui s’effondrent, des glissements de terrain, des coûts d’infrastructure en hausse : voilà autant d’effets possibles de la disparition du pergélisol dans le Nord canadien.

Vu l’ampleur des menaces, les scientifiques doivent mieux comprendre les effets des changements climatiques sur le pergélisol, qui couvre environ la moitié de la masse terrestre du Canada. C’est du moins l’avis du professeur de géographie Antoni Lewkowicz, qui travaille avec d’autres spécialistes pour améliorer la collecte et l’interprétation des données sur le pergélisol canadien.

En collaboration avec la Commission géologique du Yukon, Lewkowicz et le doctorant Phil Bonnaventure relèvent les températures enregistrées à 100 stations de surveillance afin de modéliser la distribution du pergélisol dans le centre et le sud du Yukon. De concert avec le ministère de la Voirie du territoire, ils recourent à des techniques novatrices d’imagerie électrique pour connaître l’épaisseur et la teneur en glace du pergélisol.

Ces recherches, affirme Lewkowicz, aideront les communautés érigées sur le pergélisol, comme Dawson City, à adapter la conception et la construction de leurs édifices en fonction du réchauffement du sol. Elles serviront aussi, dit-il, à mieux planifier certains projets d’infrastructure, comme la construction de gazoducs sur des terrains susceptibles de devenir instables ou dangereux avec le dégel du pergélisol.

Dans le cadre d’un projet complémentaire, le professeur Lewkowicz unit ses efforts à ceux de Sharon Smith, professeure à l’Université d’Ottawa et chercheure à la Commission géologique du Canada, et de Megan James, étudiante à la maîtrise, pour étudier l’état du pergélisol à plus de 40 endroits le long de la route de l’Alaska. Ces données sont ensuite comparées à celles relevées aux mêmes endroits au milieu des années 1960. Les résultats de l’étude aideront à mesurer le recul du pergélisol au cours des quatre dernières décennies pour mieux prévoir les impacts du réchauffement du sol le long de cette importante route du Nord.

« Notre but ultime, dit Lewkowicz, est de produire des données qui aideront les décideurs publics et les communautés nordiques à protéger l’environnement tout en facilitant l’exploitation des ressources utiles aux Canadiens. »

Par Greg Higgins

Date de publication : Mars 2009

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Dernières modifications : 2012.02.06
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