Un domicile pour les sans-abri
L'itinérance est un sujet controversé qui suscite de vives réactions, peu importe à qui vous parlez. Et c'est ce qui rend les recherches du professeur de psychologie Tim Aubry d'autant plus importantes.
Son étude récente, intitulée Un toit à nouveau, visait entre autres à infirmer un certain nombre de stéréotypes courants au sujet des personnes qui se retrouvent sans logis.
« Les 400 personnes que nous avons suivies pendant deux ans avaient une seule chose en commun : la pauvreté », affirme Tim Aubry, chercheur principal au Centre de recherche sur les services éducatifs et communautaires (CRSEC) de l'Université d'Ottawa. « Les deux facteurs déterminants dans le cas des participants à l'étude qui avaient trouvé un domicile stable au moment de notre suivi étaient l'obtention d'un logement subventionné et un revenu plus élevé. » Les implications de ces constats font ressortir l'importance de créer des logements abordables et d'avoir des stratégies anti-pauvreté pour mettre un terme à l'itinérance. » Les intérêts et l'expertise du professeur dans les domaines de la santé mentale, des services sociaux et de la santé des populations ont été un net atout dans cette recherche dont les résultats sont aussi diffusés dans une vidéo (en anglais seulement), afin de les rendre plus accessibles.
Les statistiques sur les sans-abri à Ottawa, publiées dans le plus récent bulletin de L'Alliance pour mettre un terme à l'itinérance, sont troublantes selon Tim Aubry. Des 7445 personnes qui ont demeuré dans un refuge d'urgence en 2009, 775 étaient des familles et plus de 1300 des enfants de moins de 16 ans.
Par Camila Juarez et Dave WeatherallDate de publication : mai 2010