Le froid, un allié de la santé?
Pascal Imbeault, professeur agrégé à l'École des sciences de l'activité physique (Faculté des sciences de la santé), pourrait bien avoir trouvé le moyen de réconcilier les Canadiens avec leurs rudes hivers...
En collaboration avec le professeur François Haman et d'autres collègues, le chercheur a récemment découvert que l'exposition au froid faisait augmenter le taux sanguin d'adiponectine, une hormone qui a des effets protecteurs contre l'obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires et certaines formes de cancer.
Cette découverte pourrait avoir des implications déterminantes dans la lutte contre ces problèmes de santé. Présentement, les médicaments utilisés pour stimuler la sécrétion d'adiponectine la font augmenter de 15 à 20 % sur une quinzaine de jours. Or, note Imbeault avec enthousiasme, « dans nos expériences, on a vu une augmentation de l'ordre de 70 %, et seulement après deux heures d'exposition au froid! »
Pour arriver à ces résultats, une douzaine de volontaires se sont prêtés à la « gentille torture » du professeur Imbeault : rester allongé deux heures, vêtu d'une combinaison parcourue de tubulures dans lesquelles circule de l'eau à... 4 °C.
« Pour l'avoir essayé, dit-il avec un sourire, c'est un peu comme si je vous mettais dans un banc de neige pendant deux heures. Mais ce n'est pas dangereux du tout! Notre approche est unique, car nous ne bouleversons pas trop l'organisme, ce qui fait que nous pouvons utiliser des sujets humains. »
Encouragés par ces débuts prometteurs qui génèrent beaucoup de curiosité et d'enthousiasme dans la communauté scientifique, les professeurs Haman et Imbeault préparent déjà la prochaine phase de leurs recherches. Vu l'esprit de collaboration qui règne à l'École et les installations inspirantes qu'on y trouve, ce ne sont pas les idées qui manquent!
Par Sophie Coupal
Date de publication : janvier 2010