Distiller le sens : l’alchimie de la traduction littéraire*

DEPUIS LA NAISSANCE de l’écriture, la traduction révèle le mouvement constant des idées et des formes; elle diffuse les connaissances, importe et exporte les cultures. Grâce aux traducteurs, les historiens ont mieux cerné la porosité des frontières entre l’Est et l’Ouest aux temps anciens et la manière dont l’Inde, la Chine, l’Irak et l’Espagne ont tour à tour façonné ou nourri la culture occidentale. Une partie de nos mathématiques, par exemple, est basée sur la numération indienne, d’abord traduite en arabe puis en latin pour parvenir jusqu’à nous. Il en va de même pour nombre de textes scientifiques ou philosophiques inspirés des notions et des traditions indiennes ou chinoises, qui ont ensuite transité par l’Espagne musulmane avant leur introduction définitive en Europe.

Le professeur Jean Delisle, de l’École de traduction et d’interprétation de l’Université d’Ottawa, s’est intéressé à l’histoire de la traduction au cours des siècles dans un ouvrage encyclopédique, Les traducteurs dans l’histoire, qu’il a codirigé avec Judith Woodsworth et auquel ont participé une cinquantaine d’historiens de la traduction. Il y rappelle que « de tout temps, les traducteurs et les interprètes ont joué un rôle déterminant dans l’évolution des sociétés et dans la vie intellectuelle ». Le professeur Delisle y souligne par ailleurs que la traduction littéraire a souvent contribué à mieux faire connaître un auteur dans sa propre langue.

L'article au complet.

Printemps 2007

  ç¿»è¯‘: