Et si on se trompait de cible ?
Et si, pour simplifier l’action publique, on était en train de l’amputer ?
Alors que la dette publique a augmenté de 1 000 milliards d’euros en dix ans, c’est la démocratie de proximité que l’on met en accusation, plutôt que de s'attaquer aux vraies réformes nécessaire de l'action de l'Etat central.
Au lieu de cela, le Parlement s’apprête à débattre cette semaine, d’une réforme qui pourrait supprimer les CESER, ces conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux, maillons discrets mais essentiels de la République.
Plus grave encore : dans le cadre de la loi de simplification de la vie des entreprises, le Parlement envisage de supprimer une institution qui n’a aucun lien avec l’objet du texte.
Le CESER est une assemblée consultative, composante formant la collectivité régionale. Son rôle n’est ni économique ni administratif : il est institutionnel, démocratique, républicain et rempli une mission de service public.
On ne touche pas à un organe de la République pour des raisons d’affichage.
On ne joue pas avec les rares lieux où se construit, avec calme et discernement, un lien entre les citoyens, les entreprises, les associations et l’action publique.
En tant qu’entrepreneur, j’ai le devoir d’être optimiste, de croire en la capacité collective de surmonter les défis.
Mais ce soir, en tant que citoyen engagé depuis 2009 dans la transformation du pays, je m’interroge.
Comment justifier la suppression d’une institution de dialogue, à l’heure où notre Nation a justement besoin de lien, de confiance et d’écoute ?
Le Parlement est là pour légiférer dans l’intérêt du plus grand nombre. Est-ce encore bien l’objectif poursuivi ?
Le CESER n’est pas une dépense. C’est un investissement démocratique.
CESER De France