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fief

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
En ancien français fiu[1], fieu[1][2], d’origine discutée[2] :
Probablement[2] de l’ancien bas vieux-francique *fehu bétail »), apparenté au vieux haut allemand fihu bétail »), au gotique faihu argent, possessions ») ; avec une évolution sémantique identique à celle qui lie le latin pecus bétail ») et pecunia argent »). Littré[1] l’apparente à l’ancien occitan feu, fieu, à l’espagnol et au portugais feudo, à l’italien fio, feudo, à l’anglo-saxon feoh bétail »), à l’allemand Vieh bétail »). Le mot est attesté en bas latin au VIIIe siècle[2] sous la forme feus, feum[2], puis feudum, feodum[1] au Xe siècle[2].
L’épenthèse d'un \d\ dans feudum (qui se retrouve dans les dérivés féodal, féodalité, feudataire, feudiste) servait à la prononciation et vient probablement de la transformation de l’\h\ germanique[1] avec l’influence de alodum qui nous donne alleu. Pour les étymologistes germaniques, c’est probablement[3] un composé *fehu-od dont les éléments sont apparentés au vieil anglais feoh argent, bien meuble, bétail ») qui donne fee honoraire ») en anglais et le vieil anglais ead (« richesse »).
Le \f\ de fief (qui aurait du donner fieu comme alleu) vient des dérivés fievable, fievance, etc., de la forme verbale fiever régulièrement dérivée de fieu[2].
SingulierPluriel
fief fiefs
\fjɛf\

fief \fjɛf\ masculin

  1. (Droit, Histoire) Domaine noble dont le détenteur, le vassal, devait l’hommage et ordinairement aussi quelque redevance, quelque service, etc., au seigneur, possesseur du domaine.
    • Après la prise de Verdun, Clovîs qui venait chasser à Douzy, donna à un de ses leudes les fiefs autour de Grandpré.  (Dr Albert Bernard, Histoire de Landres, Châlons-sur-Marne : chez A. Rohat, 1911, p. 22)
    • Le système d’hérédité des fiefs était plus favorable au vassal qui consolidait son droit patrimonial, mais le seigneur concédant pouvait en souffrir dans le cas où le fief tombait aux mains d'un héritier mineur.  (Gabriel Lepointe, La Famille dans l'Ancien droit, Montchrestien, 1947 ; 5e édition, 1956, page 224)
    • Pierre Savary avait au surplus l'administration des fiefs de Boutervilliers et de la Grimbardière, dévolus à ses enfants sur la succession de sa femme.  (Jean-Claude Waquet, Les Grands maîtres des eaux et forêts de France de 1689 à la Révolution, Genève & Paris : Droz, 1978, page 128)
  2. (Par extension) Domaine où quelqu’un est maître ou s’est érigé en maître.
    • Ce département est le fief électoral de ce député.
    • L’égyptologie est le fief de ce savant.
    • Gérard Bourgoin, le très médiatique industriel du poulet, qui, fort de ses huit mille heures de vol, prend régulièrement les commandes des deux Falcon 10 de son groupe, basés dans son fief de Chailley, dans l'Yonne.  (Aymeric Mantoux, Voyage au pays des ultra-riches, éditions Flammarion, 2010)
    • Sait-on ainsi que Berlin même, le fief des SS, ne fut jamais totalement judenrein, qu'ici même survécurent malgré tout à travers toute la guerre une petite poignée de Juifs cachés dans des conditions de danger extrêmes qui révèlent le courage et l'héroïsme de ceux qui les cachèrent ?  (Simone Veil, discours au Bundestag, Berlin, 27 janvier 2004, dans Simone Veil, Mes combats, Bayard, 2016, page 181)
  3. Type de bien-fonds.

Apparentés étymologiques

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Prononciation

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Modifier la liste d’anagrammes

  • fief sur l’encyclopédie Wikipédia

Références

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  1. 1 2 3 4 5 « fief », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
  2. 1 2 3 4 5 6 7 « fief », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
  3. (En anglais) Douglas Harper, Online Etymology Dictionary, 2001–2025 → consulter cet ouvrage
De l’ancien bas vieux-francique *fehu richesse ») ; voir ci-dessus.

fief *\Prononciation ?\ masculin

  1. (Droit) Bail féodal avec usufruit moyennant une redevance perpétuelle.
    • Qui fief nie ou fief rogne, fief perd.
      La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)
  2. Fief, seigneurie vassale.
    • Le seignur en ki fiu [dans le fief duquel] il maindra.  (Lois de Guillaume (XIe siècle))
      La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)
    • Et à mei [qu'il] vienne reconoistre son feu.  (Chanson de Roland, (XIe siècle))
      La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)
    • Li per furent sage et jugerent par droit que li rois Phelippes pooit et devoit le fief saisir, que li rois Jehans devoit tenir de lui.  (Chr. de Rains, page 133 (XIIIe siècle))
      La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)

Dérivés dans d’autres langues

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Références

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De l’ancien français fief.
SingulierPluriel
fief
\fiːf\
fiefs
\fiːfs\

fief \fiːf\

  1. Fief, seigneurie.

Apparentés étymologiques

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Prononciation

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  • fief sur l’encyclopédie Wikipédia (en anglais) 
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