Sujet local, approche générale
La multiplication des consultations publiques dans la ville Mont-Royal est un bon signe en soi. Par contre, la difficulté de trouver un document de référence, décrivant la vision à long terme et le plan de développement stratégique de la Ville, ne permet pas aux citoyens de répondre d’une manière consistante aux différentes consultations publiques. S’il n’y a apparemment aucun lien direct entre le projet Royalmount, le nouveau centre sportif et l’avenir de la zone Rockland; seule une stratégie de développement globale visible et compréhensible permettra aux citoyens de mieux comprendre les besoins et les fonctions de chaque initiative urbaine.
En cette période de campagne électorale municipale, il serait donc judicieux de poser quelques questions. La ville, ainsi que le pays et le monde entier, connaît une pandémie qui remet en cause une grosse partie des habitudes sociales et économiques adoptées par les sociétés depuis les années cinquante.
La planification urbaine est intimement liée à ces habitudes, elle est déjà remise en question avec les changements post-pandémie qui commencent à s’imposer. L’ancien rythme (parisien d’origine, mais applicable dans la majorité des grandes villes) «métro-boulotdodo» perd du terrain. Quel serait l’avenir des villes, et comment Mont-Royal pourrait anticiper puis mieux se préparer? Quelques pistes:
• Quelle est la direction du développement de Mont-Royal en terme de nombre d’habitants: voulons-nous une ville de 30,000 habitants à terme? Si oui, dans combien d’années? Serait-ce le plafond à ne pas dépasser, ou serait-ce un palier suivi d’un autre dans 10, 15, 20 ans? A l’opposé, souhaitons nous limiter à 20,000 habitants, quitte à freiner le développement naturel de la population? Quelle serait la structure démographique souhaitée de la population?
• Quel est l’objectif de la ville en termes d’emploi «sur site»: avec la nouvelle tendance du travail chez soi, quelles industries souhaite-t-on attirer? Quelles usines et manufactures resterons à VMR? Faut-il attirer les travailleurs, les entreprises ou les deux? Est-il envisageable d’attirer un campus universitaire? Des centres de données?
• Financièrement, et à la lumière des réponses aux questions précédentes, quelle pourrait être la stratégie de la Ville pour les 10 à 20 années à venir? Repayer la dette? Maintenir le même niveau d’endettement? Se constituer une réserve stratégique afin de pouvoir lancer des projets de développement sans être soumis aux développeurs privés?
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Ces trois premiers thèmes couvrent la vision interne de VMR telle que les citoyens souhaitent la développer. Mais la Ville n’est pas une île isolée, nous devons prendre en considération notre environnement immédiat (Montréal et la province) ainsi que les tendances mondiales.
Pour ce, rassembler le maximum possible d’information sur les projets d’avenir affectant VMR devra faire partie de cet exercice stratégique. Exemples de sujets à considérer:
Il se peut que des réponses soient déjà disponibles ici et là. L’idée c’est de rassembler ces données afin de mettre en place une stratégie à long terme. Une fois cet exercice complété et validé par les citoyens, il serait ensuite plus facile de mener des consultations spécifiques au besoin. Les citoyens seront mieux informés, donc plus à l’aise pour répondre d’une façon consistante. La logique et le bon sens y gagneraient.
Un citoyen bien informé sur la vision et les contraintes ne pourrait pas à la fois voter «oui» pour un projet sportif qui finira par coûter 60 millions de dollars, et en même temps refuser tout autre projet visant à générer des revenus supplémentaires pour la ville. Le vieil adage dit: on ne peut pas avoir le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la fermière.
Omar Momtaz, résident de VMR