« Sportculture » comme objectif 
ou comme moyen d’atteindre d’autres objectifs

« Sportculture » comme objectif ou comme moyen d’atteindre d’autres objectifs

Considérés comme des objectifs, le sport et la culture se structurent pour que quelques-un.e.s puissent atteindre des performances de très haut niveau. En les considérant comme des moyens, le sport et la culture, ordonnancés en conséquence, permettent également d’atteindre des objectifs d’« art de vie » pour le plus grand nombre.

Les explosions de joies, retransmises par les chaines de télévision, au moment où les sportifs atteignent les sommets qu’ils ambitionnaient font plaisir à voir. On a même quelquefois la sensation de partager ce plaisir avec eux. La joie, certes moins expressive mais tout aussi profonde des danseurs à l’issue d’une représentation et après de nombreux rappels, laisse également transparaitre ce plaisir de l’« objectif atteint ».

Le match terminé, la représentation terminée, la compétition terminée, le concert terminé, … laissent de beaux souvenirs aux artistes et aux athlètes et probablement aux spectateurs. Mais doit-on, peut-on, se contenter de cet « arrêt sur image » ?

Et si tous les efforts consentis pour enclencher, structurer, organiser, … des pratiques sportives et culturelles permettaient également au plus grand nombre d’en tirer bénéfice. Une approche dont les « arrêts sur image » ne seront pas si forts - encore que - mais une approche qui cimentera l’« art de vie » de tous ceux qui pratiqueront.

Pour ce faire, les collectivités territoriales ont un rôle déterminant à jouer. Dans les villages et au sein de chaque quartier de villes, doivent être positionnés des espaces à vocation intergénérationnelle porteurs d’une gouvernance qui structure le temps libre de toutes les générations ainsi que les usages communs et participatifs.

Nombre de places et de rues doivent permettre le prolongement sur le domaine public d’activités sportives et de spectacles artistiques débutés dans des salles ; et ce afin d’inciter chaque citoyen à en prendre possession.

Même relookées avec des matériaux clinquants, les places qui ne prennent en considération le sport et la culture que pour permettre la réception, une ou deux fois par an, du public venu encenser l’équipe locale ayant atteint « son objectif » restent des espaces obsolètes. Aujourd’hui les places publiques ne sauraient être réaménagées sans que soient mis en œuvre des aménagements spécifiques permettant des pratiques sociales, sportives et culturelles autres que des « one shoot » de week-end. Des aménagements qui ne doivent rien laisser au hasard de décisions « non-réfléchies ». Que ce soit les modules de béton protégeant des risques d’attaque à la voiture-bélier qui doivent être imaginés pour qu’artistes et sportifs puissent se les approprier dans le cadre de leur pratique. Que ce soit les aménagements de type « connectique » qui doivent permettre à tous les citoyens de se construire en extérieur des moments de pause d’expérimentation et de partage.

Bien au-delà des sujets pour lesquels l’ensemble des collectivités ont du mal à se singulariser les unes par rapport aux autres, ce sont les optimisations de l’usage des lieux existants et les réappropriations des places et des rues à travers des multifonctionnalités improvisées, qui façonneront l’image des villages, des villes et des métropoles de demain. Un objectif que les activités sportives et culturelles peuvent très largement contribuer à atteindre.

http://www.sportculture2020.fr/wordpress/ 

 


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