Sélestat n'est pas une ville attractive à ce jour. Elle ne le sera pas demain - Attractivité - Partie 2
Poursuivons l'analyse du document provisoire du Projet d'Aménagement et de Développement Durables (PADD), et la première partie du point 1 de l'Orientation 1 : Renforcer l'attractivité de la ville.
Je rappelle que notre travail portait sur le 1er objectif, à savoir :
Proposer une offre d'habitat qualitative et diversifiée pour répondre aux besoins de toutes les catégories de population aux différents moments de la vie.
La situation démographique pour notre ville de Sélestat
Nombre d'habitants à Sélestat (Objectif) :
Un constat qu'il ne faudra pas oublié : Sélestat n’a toujours pas atteint le seuil des 20 000 habitants que Marcel Bauer - Maire de Sélestat - revendique pourtant.
Sur le point de franchir la barre des 20 000 habitants depuis plusieurs années, Sélestat reste toujours bloqué un peu en deçà.
Selon les données fournies par l’INSEE, la population totale sélestadienne s’élevait, au 1er janvier 2017, à 19 896 habitants.
On se disait alors que cette année serait la bonne et que Sélestat franchirait enfin ce seuil qui se refuse désespérément à lui. Eh bien non.
La Ville de Sélestat via son PADD se donne jusqu'à 2040 pour faire venir à Sélestat autour de 1500 nouveaux habitants.
Honnêtement, je n'arrive pas à visualiser cette hypothèse.
Un petit rappel historique à savoir :
La réunion du Scot de Sélestat et sa région en Juin 2017 : Il était précisé en page 3 que Sélestat avait pour mission de réaliser chaque année, 221 logements neufs/AN, jusqu'à l'horizon 2030. Sélestat ne réussit pas atteindre ses objectifs. Sélestat a même du retard sur le programme.
Dans une analyse des résultats de l’application du SCOT de SÉLESTAT ET SA RÉGION réalisée en 2019, elle nous informe que :
L’objectif de construction de 9 500 logements à horizon 2030 correspond à une production annuelle moyenne d’environ 500 logements. Selon l’analyse des mises en chantier des permis de construire, 2009 correspond à la dernière année où l’objectif fixé par le SCOT a été atteint. Depuis 2010, le niveau de production des logements n’a cessé de diminuer, jusqu’à tomber sous la barre des 200 logements en 2017, son niveau historique le plus bas depuis la fin des années 1970. Le territoire du SCoT de Sélestat et sa région, qui pesait pour plus de 6 % de la production de logements en ALSACE dans les années 2000, ne représente aujourd’hui plus que 2 % de cette production. Autrement dit, avec une moyenne de 270 logements entre 2010 et 2017, la construction de logements correspond à un peu plus de la moitié (54 %) de l’objectif qui avait été défini par le SCoT.
Une remarque : Nous avons presque 1 000 logements vacants à Sélestat qui nécessitent un diagnotic mais il est certain que plusieurs (combien ???) sont condamnés .... Tant que ce contrôle ne sera pas réalisé, puis la rénovation de ces logements vacants, j'estime que le travail ne sera pas terminé !!!
En terme de Rénovation à Sélestat, la dernière opération - réalisée avec CITIVIA - a donné pour résultat : 24 dossiers traités sur 60 présentés ....
Une nouvelle opération est en cours via la Communauté des Communes de Sélestat.
"Nos politiques non toujours pas compris que tous les propriétaires n'avaient pas les moyens financiers pour rénover leurs immeubles locatifs. Il faut trouver ou créer, dans ce cas précis, un financement à hauteur de 100 %. Il y aura toujours la possibilité juridiquement à la structure financière, qui aura apporté le financement, de récupérer son "crédit" lors de la vente du bien immobilier ...".
Enfin connaissez vous réellement l'offre d'habitat à Sélestat ?
Nous apporterons toutes les réponses à cette question puisque Sélestat doit "Proposer une offre d'habitat qualitative et diversifiée pour répondre aux besoins de toutes les catégories de population aux différents moments de la vie".
Dans un premier temps, d’une part, la contrainte exercée par le nombre de pièces des logements sur la composition par âge des ménages les occupant et, d’autre part, la déformation de ce lien à mesure que le parc de logements vieillit. Ce lien entre la taille des logements et la pyramide des âges des populations est commun à tous les statuts d’occupation des logements mais il présente toutefois des nuances selon que les ménages occupent un logement du secteur social ou privé. Si le schéma démographique d’occupation des logements est bien commun, les nuances sont toutefois suffisamment notables pour qu’elles soient précisées, ce que nous essayerons de proposer. Une bonne connaissance des caractéristiques du parc immobilier sélestadien (proportions respectives de maisons individuelles et d’appartements récents ou anciens de 1, 2, 3 et 4 pièces ou plus des secteurs social ou privé) permet donc d’en déduire la composition par âge de la population locale, à des échelles variées (du quartier à la ville). Des tableaux et graphiques seront présentés durant tout le déroulé du mémoire. La compréhension du lien logement-population à l’échelle locale conduit aussi à appréhender - de manière critique ??? - la décomposition classique en démographie de la variation de l’effectif de la population en soldes naturel et migratoire. Le "simulateur immobilier" avait déjà montré que l’on pouvait décomposer le taux d’accroissement de l’effectif d’une population locale sans faire intervenir les mouvements démographiques naturels (naissances et décès) et migratoires (arrivées et départs). Nous montrons, à partir du cas extrême de Paris intra-muros (mais révélateur des tendances à l’œuvre dans les grandes métropoles régionales), pourquoi l’importance du logement dans la dynamique démographique des populations locales altère considérablement la distinction encore opérée par l’Insee à l’échelle des communes des contributions des flux naturels et migratoires dans la variation du nombre d’habitants. Enfin, en conclusion, nous exposons l’intérêt de la mobilisation du lien logement-population en matière de prospective démographique à l’échelle locale.
J'avais évoqué durant la 1ère partie que Sélestat devait réunir deux éléments :
- Qualité de vie
- Attractivité
Je reviendrai sur la Qualité de vie dans notre ville Sélestat durant cette 2ème partie mais permettez moi de détailler ce qu'il faut entendre par "Attractivité".
Que faut-il comprendre par la notion d'attractivité
L’attractivité d'une ville fait l’objet de hiérarchies et de palmarès. Un tel développement de la classification légitime une recherche de clarification. On peut tenter de définir l’attractivité en soulignant que celle-ci mêle en fait deux registres à l’origine bien différents.
Le premier permet d’appréhender la nature objective de l’attractivité en mobilisant une analogie avec le modèle des sciences physiques. L’attractivité s’apparente, en effet, à l’attraction exercée par une planète ou par un aimant sur des objets divers. Elle s’identifie donc à une force qui non seulement attire à soi, mais retient sur place. Transposée aux territoires, cette force permet de faire converger toute sorte de ressources, populations, revenus, capitaux, main-d’œuvre, entreprises, emplois, biens, services, événements professionnels, informations, etc...., et d’y fixer durablement celles qui sont susceptibles de l’être. La force d’attraction d’une ville s’identifie donc à sa capacité à capter des ressources humaines ou non, matérielles ou immatérielles. Elle est à l’origine de mouvements, mais aussi un facteur d’ancrage de ressources dans un espace donné.
Après cette première lecture, le diagnostic est simple : La ville de Sélestat n'est pas attractive !...
Le second registre de l’attractivité est celui, plus subjectif, de l’attrait qu’exerce un bien, un lieu ou une personne. L’attrait renvoie à la séduction, au charme, à la beauté, voire à la fascination, bref à l’influence qu’exerce un objet, quel qu’il soit, sur les consciences individuelles. Cette influence peut déboucher sur des actions en vue de l’acquisition ou de la consommation de l’objet en question. En matière de territoires, l’attrait se traduit par le désir d’y rester, de venir y vivre ou encore d’y séjourner pour le visiter. Ce désir puise son imaginaire dans des représentations pouvant aller de simples stéréotypes à des mécanismes plus profonds d’identification des habitants à leur propre territoire. Que ce soit sous l’angle "mécanique" ou psychosociologique, l’attractivité peut être interprétée en termes de pouvoir exercé par un territoire sur les hommes et les actions humaines. Ce pouvoir peut être étudié à plusieurs échelles, selon la sphère d’influence qui est prise en compte : internationale, nationale, régionale ou encore intra-urbaine.
Tenant compte des détails du second registre, le seul point qui pourrait retenir mon intérêt est : Nous avons des touristiques qui apprécient de venir visiter notre ville de Sélestat.
Mais question : Est-ce suffisant pour considérer notre ville Sélestat comme Attractive quand nous savons que :
- UNE VILLE qui se veut touristique se doit de proposer des hôtels et des restaurants en nombre suffisant. Sélestat, la capitale du Sapin (1571), on est loin du compte. Certes, on y trouve encore quelques bonnes tables et quelques chambres -autour de 200 CHAMBRES (Je parle des chambres à Sélestat même) - mais cette offre est loin d'être suffisante.
Le constat est cinglant: la ville - avec les années - a perdu des touristes et des visiteurs en séjour d’affaires, séminaires et autres congrès. La cause principale est - en particulier - la disparition d'un hôtel-restaurant apprécié par la clientèle étrangère : Je veux parler de la Pommeraie.
Les autorités politiques de la ville ont manqué d’anticipation. On ne laisse pas un tel bâtiment dans l'état que nous connaissons à l'heure actuelle : Toute autorité qui se respecte prend le dossier et le traite en priorité (envisageant même l'hypothèse de la reprise du bâtiment et sa rénovation par la ville).
NB : Une information récente reste à confirmer : L'établissement est en vente via une agence immobilière de Sélestat pour 1 350 000 millions d'euros en état !
- Sélestat est une Ville d'Arts et d'histoire : des établissements sont fermés) pas de communication inter-régionale mettant en valeur notre ville et une Cité d'Art et d'Histoire, je le regrette, qui n'est pas mise en avant ....
Sélestat est une cité construite par Vauban : Il en existe bien d'autres en France ...
La Porte de France située en face de la Tour des Sorcières est un bâtiment Vauban : Actuellement à l'abandon ....
Il y a longtemps que ce bâtiment aurait dû être rénové et utilisé comme : Musée - Salle des Ventes ...
Voici la qualité des batiments Vauban rénové dans ma ville natale de Longwy. La ville de Longwy (54) - Ville d'arts et d'histoire - investie 300 000 euros minimum chaque année dans son patrimoine sans compter des dépenses exceptionnelles financées par d'autres sources - ce qui nécessite un gros travail de préparation adinistratif en amont afin de défendre chaque dossier devant des administrations, des jurys ... Mais cela marche !!! Elle a bénéficié du Tour de France masculin 2022.
Elle dispose d'un petit train avec une configuration différente et rappelle avoir une politique de communication à la hauteur de ses prétentions !
Nous travaillerons sur le dossier Tourisme prochainement !
Permettez moi de revenir sur une analyse plus en profondeur de l'Attractivité ou non de Sélestat !
Cela vous permettra - vous et vous seul(e) - de juger si - Sélestat est une ville attractive.
Il faut savoir que l'Attractivité a ses vertus et effets indésirables ....
Elle est source de nouvelles richesses, symbole de dynamisme, porteuse d’une bonne image du territoire. Si le niveau d’attractivité est déraisonné et déraisonnable, il provoque des effets pervers.
Ainsi, il est souligné qu’une attractivité trop forte peut induire des effets négatifs concernant à la fois les habitants, comme l’augmentation des prix de l’immobilier, la perte de cohésion sociale, les difficultés à se déplacer notamment, mais aussi le territoire du fait d’une urbanisation à outrance, d’une altération des paysages, de l’augmentation de la pollution atmosphérique et in fine, de la détérioration du cadre de vie. Un territoire attractif est d’abord considéré comme un territoire où il fait bon vivre et où la qualité prime.
Il est également rappelé que les décideurs doivent fixer le juste niveau de développement en fonction de la capacité du territoire à assimiler sa croissance. Dès lors, le niveau d’attractivité souhaité doit veiller à :
• Préserver les équilibres sociodémographiques (entre habitat et économie, urbanisation et espaces naturels…)
• Promouvoir une attractivité inclusive afin qu’elle soit pérenne,
• Créer des cercles vertueux alimentant l’attractivité.
Il s’agit donc de fixer les points d’équilibre entre la croissance et la capacité du territoire à l’assimiler, sans détériorer les facteurs d’attractivité qui la nourrisse. En bref, si le terme d’attractivité porte en lui un sens positif, il convient de lui donner un cadre dans la définition de la stratégie d’attractivité, à partir des questions suivantes :
• Pour qui être attractif ?
• Pourquoi et comment ?
• Et pour combien de temps ?
Les différents types d’attractivité territoriale
Typologie en fonction de l’attraction des capitaux et des personnes
A partir des éléments bibliographiques présentés précédemment, l’attractivité territoriale peut être divisée en deux catégories, selon l’objet attiré : l’attractivité des capitaux (investissements, entreprises, activité…)
et l’attractivité des populations (résidents, salariés, consommateurs, usagers, etc.).
Si l’on se penche, tout d’abord, sur l’attractivité du capital, une distinction simple peut être opérée en fonction de l’origine des investissements : soit les investissements sont d’origine publique (construction d’infrastructures et d’équipements divers pour la population ou les entreprises, subvention aux associations, etc.), soit ils sont d’origine privée (création d’entreprises, investissements dans des entreprises déjà existantes, etc.). Ces deux types de capitaux n’ont toutefois pas la même fonction. Si les capitaux privés sont destinés au développement des activités économiques, les capitaux publics ont un rôle de gestion des territoires et de soutien au développement local. De fait, a priori, les investissements privés importants sont attendus sur les territoires dynamiques, tandis que les investissements publics massifs sont plutôt attendus dans les régions en difficulté.
Concernant l’attractivité de la population, une double typologie peut même être dégagée, soit en fonction de l’objectif du déplacement, soit en fonction des temporalités du déplacement. Dans le premier cas, trois grands types d’attractivité apparaissent : l’attractivité à but résidentiel, l’attractivité à but professionnel, et l’attractivité liée à la consommation et aux usages d’équipements et de services (publics ou privé).
L’attractivité à but résidentiel
La région Languedoc et ses territoires apparaissent comme des territoires au profil largement résidentiel et particulièrement sous-productif
• Tendance 1 : Il est extrêmement difficile pour les territoires, en particulier en région LR, de combiner économie productive exportatrice et économie touristique ;
• Tendance 2 : L’économie résidentielle des territoires languedociens est fortement dépendante de l’’économie touristique ;
• Tendance 3 : Cette économie résidentielle joue un rôle pivot dans le processus de captation de richesses pour les territoires languedociens , notamment via le tourisme ;
• Tendance 4 : il existe de fortes disparités de consommation sur les territoires, avec parfois, une évasion commerciale forte, qui ne permet pas de transformer en emplois (dans le commerce) des revenus captés à l’extérieur du territoire.
• Tendance 5 : Les territoires qui présentent les profils les plus productifs apparaissent globalement comme les moins attractifs en matière de captation de richesses ;
• Tendance 6 : Les territoires au profil les plus productifs sont ceux qui enregistrent en moyenne les plus lourdes difficultés sociales ;
• Tendance 7 : Les revenus « dortoirs » (populations résidants sur le territoire, mais n’y travaillant pas) ne sont pas captés sur les territoires de résidence, mais bien souvent par les grandes agglomérations voisines qui font office de pôle de consommation.
Le critère de la temporalité permet ensuite de déterminer plusieurs sous-types d’attractivité. Dans le cas de l’attractivité résidentielle, une distinction peut être faite entre la mobilité des résidents permanents, qui s’installent sur un territoire afin d’y résider toute l’année, et les résidents temporaires qui n’y vivent qu’une partie de l’année, comme les touristes ou les résidents secondaires.
Les politiques temporelles : Quels objectifs ?
L’efficacité des différentes politiques temporelles montre que l’aménagement du territoire ne peut plus être pensé uniquement dans sa dimension spatiale. L’intégration des questions temporelles doit être perçue comme un moyen d’enrichir l’action publique. Exemple de questions :
- Les équipements publics ne peuvent-ils pas répondre à plusieurs usages selon les heures de la journée?
- Comment concilier offre de services publics avec les modes de vie et rythmes individuels, attentes, habitudes et disponibilités des bénéficiaires ?
- Quel urbanisme pour favoriser la proximité aux équipements, services, commerces, lieux de travail... et ainsi réduire les temps de déplacements ?
Parmi l’attractivité de main-d’œuvre, une triple distinction peut être faite en fonction du temps de présence des travailleurs sur le territoire en question, entre :
- Les migrants pendulaires qui effectuent des migrations quotidiennes entre leur domicile et leur lieu de travail ;
- Les personnes employées temporairement sur un territoire, qui vont y rester plusieurs mois, voire plusieurs années (personnes en CDD, saisonniers, travailleurs détachés, etc.) ;
- Les personnes venant sur un territoire pour y travailler a priori définitivement, ou du moins sans que de date de fin de contrat ne leur soit préalablement notifiée (CDI).
Enfin, le cas de l’attractivité de la clientèle et des usagers se rapproche de celle des migrants pendulaires, dans la mesure où il s’agit souvent (mais pas toujours) de déplacements de proximité ayant une fréquence relativement régulière. Une distinction peut être ensuite opérée en fonction du type de destination, marchande ou non marchande.
Typologie en fonction de l’attrait des territoires
Si l’on aborde, à présent, l’attractivité sous l’angle de l’attrait des territoires, plusieurs types d’attractivité peuvent être définis selon les facteurs attractifs caractérisant un territoire. Nous nous contenterons, dans cette analyse, d’aborder l’attractivité résidentielle, qui sera au cœur de la problématique sur la qualité de vie.
Le facteur central de l’attractivité résidentielle reste l’environnement foncier et immobilier du territoire. Il constitue le critère de détermination le plus précis du choix de résidence d’un ménage. Ensuite, à une échelle plus vaste, vient l’environnement professionnel (sauf pour les retraités) qui est caractérisé par la capacité du territoire à générer des emplois, privés ou publics. Il s’agit d’un facteur d’attractivité essentiel d’un territoire, puisqu’il met en jeu son dynamisme économique.
L’environnement matériel, comprenant divers éléments tels que les infrastructures de transport, la présence de commerces, de services, de loisirs ou d’équipements divers se présente comme le facteur complémentaire indispensable des deux précédents. En effet, l’accessibilité d’un lieu, ou sa desserte en commerces et services constitue un élément important pour la fixation des populations. Avec l’environnement professionnel, l’environnement matériel est à l’origine des migrations pendulaires et des déplacements de consommation à l’intérieur du territoire, et donc de son attractivité interne.
L’environnement social, c’est-à-dire la composition sociale de la population du territoire joue aussi un rôle important dans les choix de localisation, en particulier en milieu urbain. Les processus de ségrégation socio-spatiale et de fragmentation urbaine le démontrent parfaitement. De même, le risque d’insécurité réel ou perçu, constitue aussi un facteur répulsif pour l’implantation résidentielle.
Enfin, l’environnement naturel et paysager regroupe un ensemble de critères aussi bien attractifs que répulsifs pour les nouveaux habitants. Les paysages "naturels", ruraux ou urbains, tout comme le climat et l’ensoleillement peuvent renforcer l’attrait d’un territoire et, par voie de conséquence, son attractivité, comme dans le cas de l’héliotropisme. Par contre, les nuisances (sonores, olfactives, visuelles) et la pollution peuvent limiter l’attractivité d’un territoire pour la population, en dépit de la baisse du coût du foncier et de l’immobilier qu’elles peuvent engendrer. Quant aux risques naturels et technologiques, ils font désormais l’objet de plans de prévention qui limitent, voire interdisent l’implantation d’habitation ou d’entreprises sur les territoires concernés.
L’attractivité au service de la compétitivité des territoires… et vice-versa
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6 piliers de la compétitivité territoriale pour développer l’attractivité.
Lors de sa réunion d’octobre 2015, l’Observatoire Partenarial de l’Economie du Rayonnement et l’Attractivité (OPERA) s’est engagé dans la mise en œuvre d’un tableau de bord de l’attractivité prenant en compte ces six dimensions, présentées par Vincent Gollain – Directeur du Département Economie à Institut d’Aménagement et d’Urbanisme Ile de France.
Les politiques publiques doivent agir sur un ensemble de produits et services classé en six piliers pour à la fois favoriser les flux entrants et le développement endogène. La compétitivité se traduit par la capacité du territoire à proposer une offre de services destinée aux entreprises : offre territoriale, prix du foncier et de services collectifs… (les deux premiers piliers). Elle est également indissociable des modes d’organisation entre les acteurs locaux reposant sur un projet commun avec la mise en place d’outils opérationnels coordonnés voire mutualisés (publics/privés).
– la Compétitivité-prix prend en compte à la fois les coûts du foncier et de l’immobilier, les niveaux de salaires, la fiscalité ou encore les subventions relatives à la recherche et l’innovation…
– la Compétitivité hors prix cible la qualité de l’offre territoriale et englobe un spectre large allant de la localisation, l’environnement, le climat, les infrastructures mais également l’image, le bien-être et la santé… ;
– la Compétitivité organisationnelle est la capacité de construire avec les acteurs locaux en faveur du développement économique, par exemple la création de guichet unique, d’un bouquet de services… ;
– la Compétitivité sociale est la prise en compte des compétences locales pour développer l’emploi et ainsi éviter une trop forte ségrégation sociale source de «mal développement» ;
– la Compétitivité marketing permet de changer progressivement l’image du territoire, d’identifier les cibles visées à partir d’une boite outil performante et un label vecteur de notoriété ;
– la Compétitivité adaptative est fondée sur la capacité du territoire à accompagner et préparer l’avenir .
"Etre attractif pour un territoire suppose qu’il soit compétitif » annonce comme postulat un participant, qui précise tout de même « qu’il faut que les territoires réfléchissent en termes de complémentarité et non de concurrence". La compétitivité d’un territoire renvoie surtout à son efficacité économique et à sa capacité à valoriser ses avantages comparatifs. L’attractivité favorise la compétitivité des territoires et plus un territoire est compétitif, plus il est attractif. Les facteurs de compétitivité les plus cités sont la dynamique de l’emploi et l’innovation. Ils sont considérés comme les principaux vecteurs de création de richesses. Pour certains, évoquer la compétitivité d’un territoire renvoie au marketing territorial. En ce sens, il appartient à chaque territoire de définir stratégiquement son positionnement. D’autres pensent que la compétitivité ne tient pas compte de la qualité de vie, et qu’ainsi, trop de compétitivité peut être à termes néfaste pour la qualité de vie et donc pour l’attractivité du territoire.
L’attractivité doit produire de l’excellence et ne pas altérer la qualité de vie
D’une manière générale, il est considéré que la qualité de vie joue positivement sur l’attractivité. En retour, l’attractivité doit produire de l’excellence et davantage de qualité de vie. Or, il est souvent constaté que l’hyper attractivité agit négativement sur la qualité de vie. Une attractivité mal maitrisée peut provoquer de l’exclusion sociale, de la pollution, la détérioration du cadre de vie… C’est pourquoi, il convient de fixer un seuil à l’attractivité pour ne pas altérer la qualité de vie des habitants.
Attractivité économique versus attractivité résidentielle
Le volet résidentiel de l’attractivité est-il aussi déterminant que les volets économiques et de rayonnement ? La majorité des participants pense que l’attractivité ne peut se réduire aux fonctions économiques. Selon certains, si un territoire n’est pas attractif sur le plan résidentiel, il ne peut pas se développer économiquement. Aussi, il est majoritairement considéré que l’attractivité résidentielle est aussi déterminante que l’attractivité économique. En d’autres termes, les deux types d’attractivités sont indissociables l’une de l’autre. Un territoire qui attire par sa croissance économique doit être en mesure de fournir des logements adaptés à tous les types d’habitants. Il est mentionné que l’attractivité résidentielle a des impacts forts sur la structure démographique, mais aussi sur l’économie. Et de rappeler que les habitants sont aussi des consommateurs, de la main d’œuvre et des usagers. Par ailleurs, le territoire est un support d’identité et constitue un lieu qui doit garantir la qualité de vie aux habitants. La qualité de l’offre résidentielle est d’ailleurs de plus en plus prise en compte par les entreprises souhaitant s’y implanter.
Des politiques d’attractivité résidentielle axées sur des populations ciblées
Les techniques de marketing territorial intègrent souvent la mise en place de stratégies de segmentation des populations à attirer. Les territoires peuvent rechercher à attirer des types de population selon les classes sociales (aisées, défavorisées), les classes d’âge (jeunes, retraités) ou les types de ménages (personnes seules, étudiants, familles avec enfants). Dans un contexte de vieillissement de la population, les jeunes actifs constituent un type de population que nombre de territoires cherchent à attirer. Au sein de cette catégorie, on note l’intérêt récent porté aux "makers", jeunes actifs attentifs à l’ère du temps, aux nouvelles technologies, à l’innovation. Ils sont censés apporter de la valeur ajoutée au territoire qui les accueille.
Les participants ont convergé autour de l’idée qu’il n’est pas nécessaire d’axer la stratégie résidentielle sur des populations ciblées, afin de ne pas déséquilibrer la structure démographique. Dans la situation de ciblage d’un type de population, c’est justement pour corriger un déséquilibre constaté. Sur ce point, il est mis en avant la préservation des équilibres des populations, mais aussi des activités.
Alors, mixité ou spécialisation ? « Un choix difficile à faire », affirme un participant. Une question d’ordre politique qui peut renvoyer à un arbitrage entre mixité sociale et recherche exclusive d’attraction des catégories les plus aisées ?
In fine, les facteurs d’attractivité concernent :
- Les individus qui viennent s’installer sur un territoire parce qu’il offre une bonne qualité de vie. Pour les actifs, le dynamisme du marché de l’emploi constitue un critère supplémentaire qui prime parfois sur celui de la qualité de vie, plus privilégié par d’autres types de ménages comme les retraités. On parle alors d’attractivité résidentielle d’un territoire.
- Les entreprises et les investisseurs qui veulent s’implanter sur un territoire ou y développer leur activité. Cet aspect recouvre un thème très sensible chez les décideurs locaux : l’attractivité économique.
Dans un contexte devenu hyper concurrentiel, les territoires essaient de faire face au défi de l’attractivité en développant des stratégies plus ou moins opportunes, à savoir des démarches stratégiques jugées nécessaires pour le développement et le bon fonctionnement des territoires. En filigrane, il s’agit aussi de bien se positionner dans les palmarès régulièrement effectués par la presse et des organismes spécialisés. Ces classements concernent à la fois l’attractivité résidentielle, (palmarès sur la qualité de vie, les villes où l’on vit le mieux), et l’attractivité économique
QUATRE PROFILS DE TERRITOIRES
Les territoires 100% attractifs : carré = A
Ce sont les territoires qui bénéficient à la fois d’une croissance démographique et économique. On trouve dans cette catégorie la plupart des métropoles, notamment celles qui trustent les palmarès d’attractivité : Nantes, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Lyon…
Les territoires répulsifs : carré = D
La situation est inverse pour ce type de territoires qui perdent à la fois des habitants et des emplois. Quand cette position perdure dans le temps, on peut alors parler de situation de déclin, tels que notamment pour Roanne, Montluçon et Castres, sur la période 1975-2015.
Les territoires résidentiels : carré = C
Pour cette catégorie de territoire, le décrochage de l’emploi est un signe alarmant qui peut se traduire à terme par la paupérisation de la population, sauf si la perte d’emplois est compensée par les déplacements domicile-travail des actifs vers les territoires de proximité.
Les territoires économiques : carré = B
La situation est inverse du groupe précédent : la dynamique de l’emploi n’est pas accompagnée par la dynamique démographique. Peu de territoires sont dans cette configuration, qui révèle soit une spécialisation économique exceptionnelle ou un marché du logement dérégulé par la faiblesse de la construction neuve et des coûts élevés d’accès au logement, aussi bien en accession que dans le secteur locatif.
L’ATTRACTIVITE RESIDENTIELLE
Un territoire sera d’autant plus attractif pour les habitants qu’il permet aux individus de vivre bien. Ce "bien vivre" est d’abord lié à leur épanouissement individuel : un bon état de santé, une plénitude affective et familiale, un relationnel personnel et sociétal enrichissant. Le lieu d’existence apporte des ressources complémentaires qui vont dessiner, in fine, la qualité de vie des habitants qui y vivent.
• Les conditions de vie qu’offre le territoire permettent ainsi aux habitants d’accéder aux besoins fondamentaux : disposer de ressources suffisantes qu’ils soient en emploi ou retraités, se loger, pouvoir se déplacer aisément sur le territoire, et accéder aux soins fondamentaux.
• Le cadre de vie : capital naturel, climat, espaces verts, aménités urbaines et environnementales, accès à la culture, au sport et aux divertissements, propreté et sécurité…
L'attractivité est au service de la compétitivité d'un Territoire comme le notre !
La compétitivité d’un territoire renvoie à son efficacité économique et à sa capacité à valoriser ses avantages comparatifs sur des marchés. Historiquement, à la suite de David Ricardo, la compétitivité a été appréhendée en termes de prix relatifs des facteurs de production (travail et capital), indépendamment de la mobilité de ces facteurs. Cependant, avec l’amplification des processus de mondialisation et de libéralisation des échanges, la théorie de la compétitivité-prix a fait place à des approches plus globales prenant en compte la capacité des territoires à non seulement créer plus de richesses au moindre coût, stabiliser ses marchés et valoriser son savoir-faire et ses produits, mais aussi à attirer des ressources et des personnes nécessaires au développement de l’activité économique et à l’innovation.
Les clusters constituent aujourd’hui l’archétype du territoire compétitif, moins en raison d’une compétitivité-prix qu’en raison du tissu économique et financier, de la réactivité, de la capacité d’innovation et… de l’attractivité qui en résulte. La Silicon Valley en est la forme la plus emblématique et la plus aboutie. Elle sert de modèle à la création de nombreux clusters de par le monde, dont les pôles de compétitivité en France, qui tentent à leur tour de jouer la carte de l’attractivité économique.
(NB) : Nous ne disposons pas de Clusters à Sélestat mais une Zone Economique (Industrielle innovante) pourrait rassembler autour d'elle et ses entreprises des nouveaux venus : Start-Ups, entreprises plus classiquent dans l'économie VERTE, projets d'entreprises, club de créateurs, financements ....
La notion d’attractivité est proche de la notion de compétitivité. Les deux sont même souvent utilisées comme des synonymes. L’attractivité est généralement considérée comme un élément de la compétitivité tant il est vrai qu’un territoire a d’autant plus de chances d’être compétitif qu’il a la capacité d’attirer à lui des ressources économiques nécessaires aux activités de production. L’attractivité d’un territoire fait donc partie des avantages comparatifs permettant de séduire les marchés et de créer de la richesse. Inversement, l’attractivité dépend de la compétitivité car les ressources, lorsqu’elles sont mobiles, ont toutes les chances de se diriger vers les places offrant le plus d’opportunités de gains, donc les plus compétitives. Un territoire qui n’est plus compétitif s’expose à des pertes de population et à des phénomènes de désinvestissement et délocalisation des entreprises.
Il est donc très important que l’attractivité soit perçue comme un élément déterminant de la compétitivité. Néanmoins, elle ne se réduit pas aux dimensions purement économiques des territoires et à leurs avantages comparatifs sur les marchés. Il y a toujours eu, dans la notion d’attractivité, l’idée d’influence sur les acteurs, au-delà du principe d’efficacité économique. Si vous essayez simplement de mesurer l’attractivité d’une ville, vous ferez une évaluation de sa sphère d’influence, sa capacité à générer du mouvement, à attirer à soi durablement, mais aussi parfois simplement à faire parler d’elle. Le registre privilégié de l’attractivité est celui du pouvoir. Ce pouvoir d’influence participe de la puissance politique et économique des villes, et de leur rayonnement culturel.
Un constat : L'Alsace Centrale est un Territoire d'Industrie ayant la culture industrielle .... Sélestat ne profite pas de ce label.
L’attractivité ne va pas se réduire aux fonctions économiques de Sélestat. Elle va déborder le cadre des activités d’échange et de production, et renvoie aux dimensions proprement urbaines, sociales, culturelles et politiques du territoire de Sélestat. Si le territoire peut être associé à une fonction de production, c’est aussi un support d’identité et un lieu offrant bien-être et qualité de vie aux habitants qui le peuplent.
La sphère résidentielle illustre, tout particulièrement, la complexité des interactions entre les dimensions économiques et non économiques de l’attractivité des territoires. Une ville n’est pas seulement un endroit où l’on travaille et où l’on crée des richesses — attractif en tant que tel —, mais aussi un lieu où l’on vit, dont on attend du bien-être et où l’on dépense des richesses. Pour les villes, la qualité de vie est un enjeu qui croît avec l’augmentation de la propension à la mobilité des ménages. Or, lorsqu’ils sont en mesure d’arbitrer, ceux-ci recherchent de plus en plus le meilleur compromis entre opportunités professionnelles et qualité de vie. La situation géographique, le climat (à l’origine de l’héliotropisme), le cadre de vie, l’offre urbaine (qualité des espaces publics et des équipements, services aux particuliers, commerces, etc.), la sécurité, l’offre scolaire et universitaire deviennent des éléments de plus en plus décisifs dans les choix de localisation résidentielle.
De nouvelles tendances se dessinent en raison des transformations de l’organisation du travail (sous-traitance, nomadisme professionnel, télétravail, etc.) qui sont de nature à alléger les contraintes de localisation, entraînant une déconnexion croissante entre les lieux où l’on travaille et ceux où l’on vit. Laurent Davezies a montré qu’une recomposition des territoires est à l’œuvre : les territoires les plus créateurs de richesses ne sont pas toujours ceux où celles-ci sont dépensées. Compétitivité économique et attractivité résidentielle ne coïncident plus nécessairement, en tout cas plus de la même manière. Le nouvel attrait pour les communes rurales le montre.
L’enjeu pour les élus et les acteurs des marchés locaux n’est pas uniquement l’accroissement numérique de la population, mais l’attraction de ménages à fort pouvoir d’achat (des cadres et professions libérales, des retraités, des "étrangers du Nord"). La concurrence territoriale n’est donc pas seulement productive (au sens d’une production destinée à l’exportation), mais résidentielle (au sens d’une production destinée aux habitants). À ce compte, il devient aussi important pour un territoire de capter des richesses que de les créer.
De fait, la qualité de l’offre résidentielle et urbaine est de plus en plus prise en compte par les entreprises qui souhaitent implanter un nouvel établissement dans une agglomération. De la qualité de cette offre dépend, en effet, la capacité de ces entreprises à attirer et stabiliser leur main-d’œuvre sur place, et ceci, d’autant plus que cette main-d’œuvre est qualifiée. Mais les opportunités d’emploi et la qualité du cadre de vie ne sont pas les seuls facteurs explicatifs de l’attractivité résidentielle d’un territoire. Les villes attirent également en raison de leur rayonnement culturel ou, plus prosaïquement, de leur "image de marque". Ce rayonnement culturel dépend de leur insertion dans des réseaux de communication et d’information. Les ressorts de l’attractivité résidentielle croisent ici ceux de l’attractivité touristique.
Aujourd’hui, la compétition est de plus en plus fondée sur la flexibilité, la variété, la qualité et l’innovation, plutôt que sur la seule variable des coûts. L’attractivité — y compris résidentielle — est d’autant plus essentielle pour la compétitivité que les villes et les territoires doivent séduire les nouvelles élites économiques : la "creative class", selon l’expression de Richard Florida. Ces élites sont à la fois plus enclines à la mobilité et plus attentives au cadre de vie, et ceci, d’autant plus que, pour elles, la socialisation professionnelle et la socialisation personnelle sont souvent intimement liées.
Les mesures de l'attractivité résidentielle
L’attractivité est la résultante de l’attraction (capacité à drainer des flux et à fixer durablement des ressources dans un lieu) et de l’attrait (capacité à se rendre désirable, quelle qu’en soit la raison). Tandis que l’attraction peut être mesurée par l’intensité et la diversité des flux entrants (migratoires, commerciaux, financiers, etc.), l’attrait est appréhendé à l’aune de l’intensité et de la diversité des motifs des acteurs qui sont impliqués dans ces flux entrants.
L’attractivité peut également être décomposée selon qu’elle est effective ou potentielle. Cette distinction permet de souligner que l’attractivité d’une ville ne dépend pas uniquement des flux constatés, mais aussi de sa propension à générer de nouveaux flux dans l’avenir. Au plan résidentiel, une ville attractive n’est pas seulement une ville ayant un solde migratoire important. Cela peut aussi être une ville pour laquelle les demandes de mutation professionnelle et de logement des personnes extérieures sont fortes (effet « file d’attente »). C’est enfin une ville où l’on souhaiterait vivre dans l’idéal, où l’on projette d’emménager un jour, ou bien un lieu que l’on visite faute de pouvoir y vivre.
Cette distinction entre attractivité effective et potentielle peut être croisée avec la distinction entre la dimension objective de l’attractivité (attraction) et sa dimension subjective (attrait). Le pouvoir d’attraction peut, en effet, se mesurer objectivement en comptabilisant des flux de population ou de capitaux. Il peut également se mesurer subjectivement au regard de l’attrait qu’il exerce sur des individus identifiables.
Cette dimension subjective, si elle est plus difficile à appréhender empiriquement, n’en est pas moins décisive. Un territoire n’est pas seulement un système de rapports objectifs, c’est aussi un système de rapports électifs, voire affectifs, mesurés par le désir de s’y installer. La ville apparaît à la fois comme un système d’opportunités et un ensemble d’affinités. À la force du désir s’ajoute, en outre, la nature des motifs expliquant cet attrait. S’agit-il d’un intérêt économique (trouver un emploi, gagner plus, obtenir une promotion, dépenser moins, etc.), du goût pour un mode de vie, du désir d’être proche de sa famille, de l’envie d’être dans un lieu central (où « les choses se passent ») ou bien encore de la satisfaction d’un plaisir esthétique ? Bien entendu, ces motifs peuvent se cumuler. Plus ils sont nombreux chez un individu, plus l’attrait du territoire est grand pour ce dernier.
Dimension subjective et représentations collectives
Appréhendée au niveau collectif, l’attractivité subjective renvoie à l’univers des représentations sociales attachées aux villes : à leur image auprès du public, aux imaginaires qu’elles suscitent et aux mythes qui les accompagnent. Au-delà des conditions objectives de vie, ces imaginaires, porteurs de rêves (Les Lumières de la ville de Charlie Chaplin, 1931) ou de cauchemars (Metro-polis de Fritz Lang, 1927) influent sur l’attrait qu’exercent les villes modernes. En dépendent, également, les identités que l’on associe aux villes et la force des sentiments d’appartenance que celles-ci génèrent.
La ville est ainsi un espace d’opportunités de vie et le vecteur d’imaginaires sociaux. Les opportunités de vie dépendent de droits, désormais nationaux, de politiques publiques locales, des infrastructures existantes, de l’offre de marchés locaux (travail, consommation, logement, loisirs, scolaires, etc.), et de l’environnement urbain et naturel. L’attractivité subjective renvoie aux opinions et aspirations des individus, et à leur croyance que le territoire en question est susceptible de satisfaire leurs aspirations. Celles-ci sont médiatisées par la culture qui, en tant que système de perception et d’interprétation, donne ainsi sens à l’expérience urbaine. Les aspirations dépendent de cultures différenciées, propres à chaque groupe social, et variables selon les régions et les pays d’origine. L’attrait des villes dépend donc de leur capacité à s’adresser aux publics ciblés, en mobilisant les registres culturels adéquats, et en mettant en avant les atouts et les imaginaires qui font sens pour ces publics.
L’attrait des villes repose donc sur des systèmes de croyances : telle ville est bien gérée, telle autre est culturellement incontournable, etc. Mais certaines croyances peuvent s’effondrer. Ainsi, comme le soulignent plusieurs observateurs, Grenoble avait une renommée internationale jusqu’à l’incarcération de son maire, qui a beaucoup sali l’image de la ville dans les années 1990, dissuadant les entreprises (notamment japonaises) de venir s’installer dans l’agglomération. Inversement, les croyances collectives peuvent perdurer alors que la réalité a changé. Chicago est souvent encore perçue comme une ville dangereuse alors qu’elle a été détrônée, il y a bien longtemps, au hitparade de la criminalité américaine.
Les mesures de l’attractivité
La mesure de l’attractivité est tout sauf simple. Sans doute est-il préférable de privilégier un nombre limité d’indicateurs. Si l’on se place du point de vue de l’attractivité résidentielle, l’indicateur objectif à la fois le plus simple et le plus indiscutable reste le solde des entrées et sorties, autrement dit le solde migratoire.
La demande potentielle d’installation dans une ville comporte une part objective qui est théoriquement quantifiable, mais dont la mesure empirique est susceptible de buter sur des problèmes d’accès aux données. À titre d’exemple, on peut envisager deux types d’indicateurs : les demandes de mutation professionnelle en attente ; et les recherches d’emploi ou de logement émanant de personnes extérieures à la ville.
La mesure de la dimension subjective de l’attraction exercée par les villes, que celle-ci soit effective ou potentielle, est moins immédiate. Les motivations à venir s’installer ou à demeurer dans une ville peuvent néanmoins être saisies sur la base d’études qualitatives (entretiens) ou quantitatives (enquêtes par questionnaire) menées auprès de ménages. Ce type d’enquêtes peut parallèlement permettre d’appréhender la notoriété des villes, leur rayonnement symbolique et la force des sentiments d’identité dont elles sont porteuses.
Les 11 composantes de l’attractivité résidentielle
On peut distinguer 11 composantes de l’attractivité. Chacune réunit un ensemble de ressources à la fois objectives et symboliques des villes et des territoires. Certaines variables qualitatives sont difficilement objectivables à travers des indicateurs quantitatifs. C’est notamment le cas des facteurs d’ambiance, pourtant au cœur des stratégies du marketing urbain.
Ces 11 composantes sont proposées pour organiser le débat rigoureux comme pour renseigner des tableaux de bord. Toutes ne s’imposent pas et leur ordre importe peu. Signalons, comme le rappelle Gérard-François Dumont, que la réalité est d’abord géographique. Elle est également historique car le territoire a été façonné par les hommes qui l’ont peuplé. La ville est donc un lieu géographique « sédimenté ». La géographie est en elle-même un facteur d’attractivité en raison de la localisation des villes (pays, région, proximité d’autres villes, etc.) et des ressources que procure cette localisation (proximité de la mer, de montagnes, d’un fleuve, etc.), de la taille du territoire et de ses possibilités d’extension et, enfin, de la valeur paysagère du lieu. Le climat est également un facteur déterminant comme le montre la force de l’héliotropisme.
Les composants de l'attractivité résidentielle
Le marketing urbain et les politiques d’attractivité
L’ouverture croissante des économies et des territoires place l’attractivité au cœur des stratégies des décideurs politiques et économiques des villes. Face à une concurrence accrue et aux nouveaux enjeux de l’attractivité, nombre de villes se sont engagées dans des stratégies visant à atteindre les standards internationaux en termes d’équipements métropolitains. La multiplication des palmarès accélère la diffusion de la logique de benchmarking (analyse comparative) des villes. Mais la prise en compte des ressorts plus subjectifs de l’attractivité, comme l’attrait lié à l’image, la culture, l’histoire, les grands événements, l’art ou encore les critères esthétiques, ont conduit les élus concernés à se tourner vers des outils susceptibles de contribuer à renforcer l’identité de leur territoire.
Les nouvelles générations de politiques urbaines se caractérisent par un recours croissant aux techniques du marketing et leur adaptation aux enjeux spécifiques des territoires urbains. Les politiques d’attractivité visent donc non seulement à améliorer l’offre urbaine, mais également à valoriser cette offre et promouvoir l’image de marque des villes. Les processus de marché jouent un rôle croissant dans le développement local et les élus se posent de plus en plus en "entrepreneurs", cherchant à créer de la valeur au sein de leur territoire. À côté de la valeur économique, sont d’autant plus prises en considération les valeurs esthétiques, culturelles, symboliques, que celles-ci peuvent être transformées en valeur marchande (valorisation du foncier, arrivée d’investisseurs, location d’espaces commerciaux, etc.). À la vente des "produits de la ville" (biens et services), s’ajoute celle de la "ville comme produit".
Les stratégies du marketing urbain peuvent s’appuyer sur plusieurs démarches souvent complémentaires : 1) créer et diffuser une image de marque (le city branding) ; 2) assurer la réalisation de projets urbains emblématiques et de manifestations événementielles à fort rayonnement ; 3) chercher à attirer des populations à fort potentiel économique, culturel et symbolique.
Le city branding ou la promotion de l’image de marque des villes
S’il rappelle à certains égards la tradition des devises et des blasons, le city branding s’inspire des techniques de commercialisation modernes qui s’attachent à valoriser la ville à travers la création d’une marque et de slogans publicitaires, tels que « Asia’s World City » pour Hong Kong, « MADrid about you », « I Amsterdam », « OnlyLyon". Certaines villes complètent cette stratégie de branding en achetant des marques existantes, comme Bilbao avec le musée Guggenheim ou Abou Dhabi avec Le Louvre. La marque doit contribuer à rendre la ville identifiable et désirable.
Le city branding correspond, donc, à la fois à une démarche de labellisation faisant ressortir des attributs matériels de la ville et affirmant son statut (de capitale, de technopole innovante, de ville-patrimoine, etc.), et à un marquage symbolique reposant sur la mise en avant de valeurs locales spécifiques, d’une histoire singulière, de sa « personnalité », son dynamisme, ses qualités esthétiques, son patrimoine ou encore son ambiance et son animation. Grâce à ce marketing identitaire, des villes comme Barcelone, Bilbao, Dublin on encore Manchester se sont dotées d’un nouveau « capital image » qui a largement contribué à renforcer leur attractivité. Nombre de villes se dotent d’ailleurs très explicitement d’un service de marketing urbain.
Les marques de ville doivent néanmoins remplir certaines conditions. Premièrement, l’image de la ville qu’elles véhiculent doit apparaître réaliste, sous peine, sinon, de susciter des attentes qui seront déçues et de ne pas être en mesure de fidéliser ses nouveaux habitants. Ensuite, elle doit être fondée sur une représentation et une stratégie partagées par les acteurs locaux. Enfin, elle doit être susceptible de renforcer la fierté des habitants, tout en attirant les investisseurs et de nouveaux arrivants.
La réalisation de projets urbains à fort rayonnement
À côtés des outils de marketing « soft » (marques, campagnes de communication), le renforcement de l’image de marque des territoires passe par des projets urbains et architecturaux susceptibles d’avoir un fort rayonnement. Le phénomène n’est pas nouveau, le caractère monumental des quartiers historiques des villes européennes en atteste. Mais aujourd’hui, ces projets sont de plus en plus pensés dans le cadre de stratégies de création de valeur reposant sur des effets croisés. Une œuvre architecturale emblématique visera, par exemple, à augmenter le rayonnement d’une ville. À son tour, celui-ci attirera de nouveaux investisseurs, commerçants et habitants. D’où une valorisation du prix du foncier permettant des rentrées fiscales qui pourront servir à financer de nouveaux projets. À travers ce processus, c’est l’ensemble de l’image de la ville qui doit se trouver renforcée. Le musée Guggenheim de Bilbao est devenu l’archétype de cette logique du projet urbain emblématique. Grâce au recours à des icônes de l’architecture mondiale, la ville est mise en scène. En s’offrant comme un spectacle, elle fait parler d’elle et renforce son attractivité tant touristique qu’économique ou résidentielle. Cette stratégie n’est pas exclusive de la rénovation et de la « patrimonialisation » des centres anciens.
Pour nombre de villes ayant subi durement les conséquences de la désindustrialisation, le handicap peut même se transformer en aubaine dans la mesure où la disparition ou la délocalisation des entreprises leur permet de disposer de ressources foncières considérables au cœur même de leur territoire. En France, c’est par exemple le cas de Lyon (Confluence), Marseille (EuroMed) ou Nantes (Île de Nantes). L’existence de friches industrielles offre la possibilité de recréer ex nihilo un morceau de ville, en y implantant des activités créatrices de valeur (tertiaires et commerciales) et en créant une offre résidentielle dans des zones recherchées parce que centrales. Les nouveaux espaces publics ainsi créés sont généralement conçus comme des vitrines modernes et attractives, au cœur même de la ville historique.
Enfin, la promotion des villes passe de plus en plus par l’organisation d’événements à portée internationale. L’intensité de la rivalité entre villes pour l’accueil d’une Exposition universelle, des jeux Olympiques ou de la coupe du monde de football en atteste. Outre le rayonnement politique qu’ils procurent et les enjeux financiers qu’ils représentent, ces événements véhiculent un capital d’image considérable. Ils servent également d’accélérateurs aux projets urbains parce qu’ils permettent d’attirer des investisseurs et servent à légitimer localement (notamment auprès des électeurs) des politiques de grands travaux.
En un mot, les stratégies locales d’urbanisme, montrant combien il est possible d’innover en matière de vie quotidienne, de déplacement, de réhabilitation, de développement durable, permettent aux villes de se distinguer, notamment à celles qui savent communiquer sur leurs projets.
Des politiques d’attractivité pour des populations ciblées
L’introduction des techniques du marketing ne s’arrête pas là. Elle conduit également à la mise en place de stratégies de segmentation des populations à attirer. Les villes peuvent chercher à attirer différentes catégories de publics selon les classes sociales (aisées, moyennes ou plus défavorisées), les classes d’âge (jeunes, retraités), les types de ménages (célibataires, couples sans enfant, familles), les compétences, etc.
Si l’implantation des entreprises (en particulier des sièges sociaux) reste un enjeu majeur pour un territoire, cet objectif passe de plus en plus par une offre urbaine ciblée en fonction des salariés travaillant pour ces entreprises. Il s’agit, dès lors, d’être attractif pour une main-d’œuvre très qualifiée et / ou à fort pouvoir d’achat. Attractivité résidentielle et compétitivité économique se rejoignent donc dans les stratégies de captation du capital humain mises en œuvre par nombre de villes.
Le géographe Richard Florida a montré que les villes les plus adaptées à l’attraction des « classes créatives » ne sont pas nécessairement les plus peuplées, à l’exemple de Seattle, Vancouver, Melbourne ou Helsinki 16. Ces villes se caractérisent, selon lui, par la règle des « trois T » : talent, technologie, tolérance. Elles sont attractives pour les possesseurs de talents, à savoir les diplômés à fort potentiel de création de richesses, les innovateurs, créateurs artistiques. Or, il s’agit de personnes porteuses de valeurs « postmatérialistes » qui accordent une grande importance à la qualité de vie et aux expériences culturelles. La technologie est une composante décisive pour avoir la capacité à transformer la recherche, les idées et les innovations des créateurs talentueux en produits marchands. La tolérance dépend de l’existence d’organisations et de communautés urbaines ouvertes à des populations différentes, aux nouvelles idées et aux styles de vie « alternatifs » dont celles-ci sont porteuses.
L’attractivité d’une ville dépend donc de sa capacité à coupler l’espace des opportunités économiques, et l’espace de vie et de consommation. Dans ce schéma, la conception des lieux de consommation (notamment culturelle), leur centralité, leur ambiance, leur design, leur sécurité sont devenus des éléments particulièrement stratégiques.
Une question de cohésion
Parce que l’attractivité est sélective, elle pose la question du maintien des équilibres de la ville (entre ses multiples fonctions et entre ses populations) et celle de son développement harmonieux. Les objectifs de compétitivité économique et de rayonnement culturel conduisent les villes qui veulent progresser dans la hiérarchie internationale à mettre l’accent sur l’attraction des élites socio-économiques venant de l’extérieur. Mais celles-ci sont de grosses consommatrices de services (services publics, services à la personne, loisirs), d’où la nécessité de recourir à une main-d’œuvre extérieure (souvent peu qualifiée) pour alimenter ces services.
Quelles sont les politiques d’attractivité pour cette autre population entrante ? Sont-elles vouées à rester en périphérie des villes attractives ou dans la partie dégradée des centres-villes ? La croissance des inégalités de rémunération, de logement et de conditions de vie est à l’origine d’effets pervers, susceptibles de remettre en cause la qualité de vie (inconfort, tensions sociales et insécurité). C’est pourquoi une attractivité mal équilibrée est susceptible d’engendrer son contraire : la répulsivité.
Que retenir au final ?
Avec ses vertus et ses risques, particulièrement sérieux, pour la cohésion sociale, l’attractivité est une notion des plus intéressantes. Concrètement, elle signe une transformation majeure dans l’observation et l’analyse économique des territoires. Les entreprises vont désormais là où les gens ont envie d’aller. On a longtemps pensé que le travail allait vers le capital. Il semble que ce soit maintenant tout simplement l’inverse. Les villes qui réussissent ne sont pas celles qui attirent les investissements, mais celles qui attirent d’abord les gens.
En un mot (à consonances sartriennes), l’attractivité précède la compétitivité.
Le dossier étant très détaillé comme vous pouvez vous en rendre compte, j'ai donc décidé de vous le livrer en 2 voir 3 parties, à savoir :
- L'attractibilité aujourd'hui,
- Habitat à Sélestat,
- Qualité de Vie.
Pour conclure, voici un sondage sur la Qualité de vie dont je vous laisse découvrir et le dossier spécial d'un constructeur sur le Renouveau des Villes Moyennes !
Qualité de Vie
Voici un sondage en date de 2022 réalisé par France Ville Durable : Il va vous permettre de pouvoir dans le chapitre Qualité de Vie en ayant une bonne connaissance de base !
Il faut savoir que : Les villes moyennes ont la cote. En attendant les prochains recensements, les chiffres des prix de l’immobilier sont éloquents : + 6% en moyenne pour l’ensemble de ces villes entre 20 000 et 100 000 habitants .
Mais c’est surtout le marché immobilier de l’existant qui profite de cette tendance. À l’heure de l’objectif ZAN (zéro artificialisation nette des sols) pour lutter contre la perte de la biodiversité et le réchauffement climatique, l’État mène une politique volontariste, en dotant notamment 234 villes moyennes de 5 milliards d’euros pour revitaliser leur centre grâce au programme Action cœur des villes.
Toutefois, Sélestat ne pourra pas bénéficier des avantages du programme Action Coeur des villes : Marcel Bauer - Maire de Sélestat - a retiré Sélestat de la liste de ce programme - il y a un certain temps.