🔫 Meurtre au Luxembourg
C’est une tentative d’assassinat menée en plein jour, au cœur même d’un lieu emblématique de la République française : le Palais du Luxembourg. La scène est filmée en direct, permettant de constater la présence d’un ministre impuissant. La victime, Zan, a miraculeusement échappé à l’attentat en se réfugiant au Palais Bourbon dans l’espoir que les députés y soient plus clairvoyants que les « sages » du Sénat.
La manœuvre était cousue de fil blanc, c’est du Wauquiez sans le panache de l’absurde. Il fallait tuer Zan sans laisser de traces, et il faut convenir que le travail est bien fait. Malgré quelques ajustements cosmétiques, ce texte est sans conteste un enterrement de première classe : artificialisation des sols réduite à la seule consommation d’espace, sols vivants cantonnés à un amendement décoratif, calendrier distendu, gouvernance bricolée, objectifs chiffrés remplacés par une « trajectoire tendancielle », dépassements de 20 % autorisés sans justification et plus si affinités avec le préfet, multiplication des exemptions : industrie, logement social, énergies renouvelables, transformateurs, etc…
En votant ce texte, le Sénat fait une triple erreur. D’abord, le Sénat ne répond pas à une demande des élus locaux en détricottant le Zan. Le dispositif a bien des défauts qui mériteraient d’être corrigés, mais ce n’est plus le moment de bouleverser une nouvelle fois son architecture. Les élus ont déjà fait le travail, et trouvé sur le terrain les bons compromis pour prendre le virage vers la sobriété foncière. Ce n’est plus le moment de changer les règles alors que la partie est presque finie. Pire, ces changements risquent de fragiliser juridiquement les documents d’urbanisme en cours d’élaboration.
Seconde erreur : le Sénat n’apporte aucune réponse aux vrais problèmes des élus locaux. Dès le vote de Climat Résilience, les parlementaires ont fait l’impasse sur les questions du modèle économique du recyclage urbain et de l’alignement de la fiscalité comme du financement des collectivités locales avec les enjeux de sobriété foncière. Ce n’est plus le moment de bricoler le Code de l’Urbanisme, mais bien de répondre sérieusement à ces questions compliquées.
Mais surtout, en votant ce texte, le Sénat montre qu’il n’a pas compris l’ampleur de la prise de conscience et du changement des pratiques qu’a provoqué Zan en surgissant comme un lutin facétieux dans les débats locaux. Coupés des réalités du terrain et soumis au jeu des alliances, les sénateurs se mettre à rebours de l’Histoire et provoquent une nouvelle étape du backlash écologique dont l’épicentre est désormais localisé à Washington.
Ce n’est qu’une bataille mal engagée et certainement pas une guerre perdue, il est encore temps de se mobiliser. Alors là, maintenant, écrivez à votre député pour lui expliquer pourquoi ce texte doit être simplement rejeté lors de son passage à l’Assemblée nationale en juin.
— Sylvain Grisot (Linkedin)
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