Le goût du Kodachrome
Kodachrome 64

Le goût du Kodachrome

Un lien transmis par Pierre-Yves Lautrou a excité ma curiosité et m'a fait replonger dans un monde presque disparu, où les couleurs reposaient sur une texture et un relief, celui de la photo argentique.

Comme tout ancien KODAKman, ayant vécu de l'intérieur la déconfiture abyssale de la société à partir du mitan des années 1990, je reste forcément un peu attaché à cette marque qui ne devait jamais mourir, dont le nom se prononçait pareillement sous toutes les latitudes, tout au moins selon la légende marketing de Georges Eastman ... Ayant de plus enchaîné la le naufrage des pertes de parts de marchés dans le secteur de l'argentique - je suis rentré en 1989 pour travailler au centre de recherche de Chalon sur Saône sur la couche cyan d'un futur film Ektachrome le jour de la publication d'un communiqué de presse de Fuji annonçant le lancement de la Velvia et mon dernier job au pays des Kodakettes fut celui de responsable commerciale dans le secteur de la presse parisienne 9 ans après - puis l' accompagnement des lancements de premiers matériels photos numériques, une révolution dont Kodak est à l'origine, réservés au secteur professionnel de peur de voir s'effondrer les marges gigantesques faites avec l'argentique. La société avait tous les brevets de cette nouvelle technologie qui allait la mettre à terre. Elle maitrisait la chaine colorimétrique depuis la capture jusqu'à l'impression, quelques soient les technologies employées, bénéficiait d'ingénieurs multi capés, d' une puissance R&D hallucinante et elle s'est prise le mur, au droit. Cela m'a valu quelques belles années à former les clients professionnels (labos, agences, imprimeurs) à des produits géniaux, au design cependant quelque peu taillé à la serpe, tendance grise ex-RDA, produits qui disparaissaient aussi vite que leurs lancements avaient été brillamment étouffés par notre schizophrénie kodakienne. Cela fit le bonheur des concurrents japonais qui ne s'embarrassèrent pas de nos atermoiements patrimoniaux au regard de la pellicule photo. Et donc, si comme moi vous rêvez encore du grain de la TRI X, du Kodachrome 64, la situation actuelle de quasi monopole de Kodak sur le marché de la pellicule et le regain d'intérêt pour la photo à la papa retranscrites dans les lignes suivantes vous rempliront le cœur d'une joie pure et cristalline.

"Parfois, jouer le long term game peut se révéler une bonne stratégie.

Kodak, pourtant sur un marché déclinant depuis des décennies, se retrouve aujourd’hui en situation de quasi-monopole sur la vente de pellicules photo et des accessoires de photographie analogique. Ils ont même dû recruter 300 personnes pour répondre à la demande.

Un peu comme les vinyles reviennent au goût du jour, le besoin d'un retour aux supports physiques semble être une tendance de long terme entretenu par le business florissant de la nostalgie.

En chiffres : “pellicule photo” fait 10K recherches/mois sur Google France et les modèles de pellicules analogiques rapportent chacun à Kodak entre €1K de €4K/mois sur Amazon France (environ une dizaine de modèles).

La demande pour les appareils photo jetables analogiques décolle aussi : Kodak fait aussi €28K/mois de CA sur Amazon France avec ce modèle.

Opportunités :

Miser sur les modèles hybrides digital / analogique et les accessoires : Kodak fait plus de €27K/mois avec ce modèle concurrent de Polaroïd. Il y a aussi ce convertisseur de films ou diapositives en format digital qui fait plus de €11K/mois.

Créer des services de développement photos : Take It Easy Lab (UK) propose toute une gamme de services comme le développement de films analogiques, la digitalisation et l’impression des clichés sur grand format. Le site a construit une forte communauté sur Instagram (36K followers) en postant les plus beaux tirages de ses clients. Son portrait est dans Bloomberg.

Inventer une marketplace spécialisée dans la revente/achat réparation d’appareils analogiques. Aujourd’hui, Facebook Marketplace, BackMarket ou Leboncoin captent la majorité des ventes de seconde main de ce genre d’appareils. Dans la lignée de notre signal Unbundle Leboncoin, on pourrait imaginer une marketplace dédiée à la verticale à l’image de ce qui se fait dans le vélo avec Ridepanda (USA, $3.8M levés).

Au UK, un acteur est déjà sur le segment : CameraWorld (environ $10M de revenu annuel), mais le site ne fonctionne qu'au UK."

Pour aller plus loin que ce "picorage" nostalgique :

  • Le lien vers la source citée

"When I think back on all the crap I learned in high school

It's a wonder I can think at all

And though my lack of education hasn't hurt me none

I can read the writing on the wall

Kodachrome

They give us those nice bright colors

Give us the greens of summers

Makes you think all the world's a sunny day, oh yeah

I got a Nikon camera

I love to take a photograph

So mama, don't take my Kodachrome away

If you took all the girls I knew when I was single

And brought 'em all together for one night

I know they'd never match my sweet imagination

Everything looks worse in black and white

Kodachrome

They give us those nice bright colors

They give us the greens of summers

Makes you think all the world's a sunny day, oh yeah

I got a Nikon camera

I love to take a photograph

So mama, don't take my Kodachrome away

Mama, don't take my Kodachrome away

Mama, don't take my Kodachrome away

Mama, don't take my Kodachrome away

Mama, don't take my Kodachrome

Mama, don't take my Kodachrome

Mama, don't take my Kodachrome away

Mama, don't take my Kodachrome

Leave your boy so far from home

Mama, don't take my Kodachrome away

Mama, don't take my Kodachrome, mm

Mama, don't take my Kodachrome away

Okay

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