Exclusif, entretien avec Antoine BISAGA, préfet du département de l‘océan.

Exclusif, entretien avec Antoine BISAGA, préfet du département de l‘océan.

Rencontré dans son bureau le 28 Décembre le préfet du département de l’Océan Antoine BISSAKA, revient sur quelques faits saillants de l’actualité 2016, locale, nationale et internationale. Entretien mené par  Ange Noel MBEMAM

Ange Noel MBEMAM : Monsieur le préfet parvenu à la fin de cette année comment est ce que vous vous sentez ?

Antoine BISSAKA : Je rends grâce à Dieu qui me donne le souffle de vie, la force physique, je me sens bien ca va !

A N M : peut-on dire autant de votre ville ?

Préfet :  La ville ne pourrai jamais se porter comme un homme, de toute les façons c’est une ville qui connait sa mue au quotidien, je crois qu’elle se porte encore mieux que moi.

A N M : Monsieur le préfet  parlant justement de la ville, vous aviez dit, à votre arrivé ici, qu’elle ne ressemblait pas l’image que l’on se fessait d’elle, à l’extérieur, une fois sur place, ce constat demeure d’actualité ?

Préfet : Je ne crois pas du tout, la ville de Kribi a connue une profonde mutation, vous observateurs de la société vous pouvez vous en rendre compte, que beaucoup de choses ont changé, la voirie a été refaite entre temps, même s’il reste encore beaucoup à faire.

A N M : Et sur l’aménagement de la ville proprement dit ?

Préfet :  Je dois reconnaitre que, les communes comme la communauté, n’ont pas suffisamment de ressource pour assurer leur développement propre, et ce que nous avons connus dans la ville de Kribi, est un apport du gouvernement central, qui a refait la voirie, donc si on rendre au niveau de la production de la commune, et de la communauté urbaine, on se dirait certainement qu’on a pas beaucoup évolué, justement parce qu’il n y a de ressource propre, mais ce ne serait pas la seule excuse, et je crois qu’au niveau des communes de mon département on aurait fait mieux !

A N M : Monsieur  le préfet, les maires justement sont confrontés à plusieurs difficultés, comme par exemple le non payement des taxes et par les citoyens encore plus des multinationales implantées dans leurs territoires, et qui exploitent leurs ressources, n’est pas là peut-être le problème ?

Préfet :   je dois avouer que C’est un problème complexe ! Complexe dans ce sens que, les grandes entreprises, ne payent pas leurs taxes dans les communautés où elles sont implantées, hors Douala, Yaoundé, il y a cette politique  qui pénalise, les communes dans lesquelles se trouvent ces grandes sociétés. Par contre cela ne veut pas dire que celles –ci ne payent pas leurs impôts, elles payent ! Mais malheureusement ailleurs, mais c’est la réglementation, et donc peut-être il faudrait donc convenir avec la haute hiérarchie dans les jours avenir, pour que cette législation soit revue, pour apporter une petite justice sociale. Encore qu’il y a toujours  une péréquation, pour qu’une petite partie de cet argent, soit reversé dans les caisses de la commune.

A N M : Dans ce cas vous comprenez l’action du maire de Kribi 1er qui, il y a quelques semaines a saisi les camions de la société chinoise CHEC, pour revendiquer le payement de la taxe communale, de l’exploitation des produits de carrières ?

Préfet : Je comprend,  mais je vois aussi en cela une lecture approximative des textes ; de toute façon d’après la convention entre l’Etat du Cameroun et l’entreprise CHEC, qui d’abord était chargé de construire le port en eau profonde, et puis l’autoroute dans sa première phase, Port-Kribi, il faut  savoir que cette entreprise est exonérée des taxes, d’abord de la Douane, la TVA. Au niveau local, s’il faille qu’elle doive payer, c’est l’Etat qui devrait le faire. Donc cette lecture si elle avait été bien fait par la commune, peut-être elle n’aurait pas due saisir les voitures, elle aurait simplement envoyée son devis aux administrations centrales compétentes.  Je crois qu’on aurait pût éviter cet incident un peu malheureux quant-même, parce que toute les interventions, ont été faites mais c’est, celle là qui est vraie.

A N M : On parle quant même de 756 milliards, ce qui représente le budget annuel de cette commune, qui a des obligations, envers ces populations monsieur le préfet !

Préfet : Je dis encore une fois si la commune, avait présenté la situation aux administrations centrales, certainement elle aurait déjà été payée. Ca veut dire qu’il y a eu retard de la part de la commune, elle aurait put le faire depuis, que d’attendre la fin de l’année. A un moment donné ca se présente comme une injustice, alors que ce n’en est pas une.

A N M : Voilà qui relance donc le débat de la décentralisation, quel est votre avis ?

Préfet : La décentralisation, a pris son cours, elle évolue tant bien que mal, parce qu’il faudrait que tout  les acteurs se l’approprie. Je dois avouer que cette dernière n’est pas entièrement partagée par tous les acteurs. Pourtant la décentralisation est la chose qu’il faille faire, mais avec le temps tous les acteurs maitriseront. C’est un processus tout le monde apprend, je crois que d’ici quelque  temps nous aurons les résultats.

A N M : Une mairie pourtant semble préoccuper la société, celle de FFINDA, où le maire est absent depuis six mois,  pour des démêlés judiciaires, on se demande si la machine n’est pas  grippée de ce coté ?

Préfet : Non mais il n y a pas d problème particulier à FIFINDA, j’ai demandé que le premier adjoint assure l’intérim et nous sommes la pour l’encadrer, outre le secrétaire général est là, donc il n y a vraiment pas de problème. Je peux même vous dire, c’est l’une des communes dans le département qui fonctionne bien, nous sommes satisfait du travail qui est fait de ce coté. En faite c’est un problème de volonté et de patriotisme.

A N M : Sur le plan politique, l’année qui s’achève a été plutôt calme, contrairement aux années précédentes, ce calme traduit quoi ?

Préfet : Je ne sais pas ce qui s’est passé dans les cœurs et les esprits, mais je peux tenter de dire qu’il y a un travail qui est fait, au niveau des populations pour apaiser les esprits, ce travail c’est lui qui porte ces fruits. Vous ne pouvez pas imaginer, mais il est important de le souligner, ce travail qui est fait sérieusement auprès des acteurs principaux, qui sont invités aux tables de négociations, pour faire taire les querelles ; on ne peut faire la guerre éternellement, je crois que même enfer, le diable se repose pour quelque minute. Et je crois que ces acteurs politiques ont compris, certainement en attendant, d’ici deux ans avant que la guerre reprenne.

A N M : Quelle appréciation faites-vous la vie des différents partis politiques dans votre département ?

Préfet : Il faut saluer la maturité politique des partis, dans l’océan, dominés par la grande majorité du RDPC, parce que je n’ai jamais connu de heurts, entre partis ici, si vraiment ca peut servir de modèle partout c’est vraiment une harmonie exemplaire.

A N M : Les partis d’oppositions voient souvent d’un mauvais œil, le rapprochement entre le parti au pouvoir et les autorités administratives que vous êtes, c’est le cas pour vous ?

Préfet : Je n’en ai pas connu du moins, cette critique ne m’a jamais été faite, depuis que je suis dans l’océan. Vous savez parfois on nous prête les intentions, les gens parfois de l’opposition ne se rapprochent pas de nous, nous juge à partir de leurs bureaux, je crois, nous sommes là pour servir le peuple, nous sommes là, pour tout les partis. Ce n’est pas nous qui avons crée le multipartisme ou la démocratie, c’est le président de la république Paul BIYA. Nous ne pouvons pas combattre une telle politique, si ce n’est pas de l’encourager, parce que les partis politiques concourent aux débats de la société. Simplement lorsque parfois ils prennent d’autres directions, vous comprenez que pour des besoins, de l’ordre public, nous soyons contraints de ramener les uns et les autres à des meilleurs sentiments. Mais il n’y a en nous,  aucune intention de combattre les partis politiques, ce n’est pas notre rôle !

A N M : Monsieur le préfet on a observé ces derniers temps  une timidité dans les inscriptions des listes électorales au point où la région et votre département avec, se retrouve aux bancs des derniers sur le plan nationale, c’est quoi le problème ?

Préfet : Dernier ! Ici quant même je ne crois pas. Kribi deuxième, a enregistré l’un des pourcentages les plus élevés cette année. Et puis il faut reconnaître, que ce n’est pas seulement le cas de Kribi. Partout ailleurs, les gens ne s’intéressent plus trop à la politique, c’est cette mouvance, que l’on observe aujourd’hui, les gens ont d’autres préoccupations.

A N M : Comment renverser la tendance ?

Préfet : Je crois qu’il faut un souffle nouveau, un autre discours persuasif qui puisse les amener, à aller s’inscrire à nouveau. Il faut que les politiciens s’organisent.

A N M : L’année qui s’achève monsieur le préfet a plutôt été glorieuse pour vous, en témoigne le nombre de prix que vous avez reçus, pour vous sa signifie quoi tout ca ?

Préfet : Vous êtes mieux placé, vous les observateurs pour apprécier. Nous, ce que nous savons c’est que, nous travaillons pour servir.  Rassurez-vous quant même, ca nous donne un sentiment de fierté, de tout notre cœur, nous essayons de faire comme les autres, à apporter beaucoup d’honneur à l’administration, et si l’opinion voie la même chose que nous cela nous donne les forces d’aller de l’avant. Parce qu’ à un moment donné quand vous travaillez et que vous n’avez pas l’impression d’avoir la reconnaissance, je vous avoue que parfois c’est décourageant ; donc c’est vraiment encourageant de savoir, que vous êtes ou tout au moins, que votre travail porte une certaine, satisfaction au seins de la société, qui apprécie de manière souveraine.

A N M : Monsieur le préfet, parlons un peut cette fois ci, des crises qui sont survenues au courant de cette année, notamment sur la réalisation des grands chantiers dans votre département, où vous avez multiplié, des décentes sur le terrain, est-ce si dure de travailler avec des chinois ?

Préfet : Ce que je sais notamment sur le cas de la construction de l’autoroute, que ca été très compliqué de pouvoir amener, les uns et les autres à respecter la législation, mais il faut dire que c’est un apprentissage, pour une entreprise qui n’avait pas peut-être la culture française, qui est la notre, où la contestation est endémique, où vous me versé de l’eau même en saison de pluie, et je porte plainte (rire). Il n’était pas habitué à ce climat de revendication. Il aurait fallu que ces sociétés se remettent à notre législation, je crois que les choses se sont améliorées.

A N M : Les problèmes qui étaient posés par les ouvriers à savoir les conditions de travail, la revalorisation des salaires et autres ont-ils trouvé des solutions ?

Préfet : La partie chinoise a accepté se conformer à la législation, maintenant nous verrons, nous leurs croyons de bonne foi, que ca ne restera pas que des discours. Ca ne fait juste qu’une semaine que les conclusions ont été prises avec ces entreprises chinoise, maintenant nous attendons, mais nous avons bonne conscience que ca ira.

A N M : Une des crises majeures ici, demeure la crise foncière. A en témoigne le nombre d’audiences, que vous accordez au quotidien, Kribi est-elle devenu un paradis foncier, comment vous faites ?

Préfet : Je vous assure en toute sérénité, il fallait s y attendre, avec tout ce qui arrive dans la ville aujourd’hui, cette ville prend de l’ampleur d’une grande ville où les intérêts deviennent foncier c’était prévisible. Surtout de la part de ceux qui souhaitent gagner plus, à tore ou à tord, où le plus souvent le trafique d’influence, surtout ce dernier est exercé. N’oubliez pas que nous sommes dans un monde où ceux qui, pensent détenir certaines relations croient que les autorités sont venues du village et qu’à tout moment on peut leurs demander de repartir, sans même un préavis, donc ce trafique d’influence est présent. Je suivais d’ailleurs dans un média ce matin quelqu’un dire comment à Kribi il y a un problème foncier parce que le ministre de domaine a interdit, à un citoyen de construire un Hôtel. Mais j’ai dit bon Dieu, il faudrait qu’on vienne à KRIBI pour s’enquérir de la situation au lieu de faire un tapage où l‘on croit que dès le président va l’entendre, il va sortir des décrets  et on va partir. Sincèrement nous le faisons dans la plus grande justice, et quand vous êtes dans la vérité vraiment dormez tranquille.

A N M : C’est quoi le problème en faite ?

Préfet : Il faut dire qu’en somme, la crise foncière à Kribi c’est d’abord le problème de faux titre foncier, qui, parfois sont obtenus dans des conditions regrettable. Il faut dire qu’il y a des gens, qui, refusent de respecter les règles et qui pensent qu’on peut les bafouer. Et Là je dois féliciter madame le ministre des domaines, qui, sur notre proposition a quant même réussi à annuler plusieurs titres fonciers. Je le dis parce que j’ai vu ce courage de madame le ministre, très peu de ministre aurait ce courage pour annuler les titres fonciers frauduleux.

A N M : Quant n’est-il du mouvement de contestation des populations, de Niété, de BISSSIANG, de MBEMBE, avec la société HEVECAM ?

Préfet : Il faut savoir, et ce que beaucoup ne savent pas, c’est que le problème qui se pose dans les localités, que vous avez citées, ne vient pas d’HEVECAM. HEVECAM  reçoit une concession de la part de l’Etat. L’Etat lui dit, « HEVECAM voici la superficie que tu peux exploiter que je te donne, tu peux l’exploiter. » Lorsque la société s’en va et veut s’installer on lui dit « non il faut s’installer derrière les maisons. », HEVECAM répond « ce n’est pas à moi de choisir où je dois m’installer on m’a cédé les terres. » Ce n’est donc pas HEVECAM, le problème, c’est l’administration qui aurait due régler ce problème au moment de la création des commissions de décentes sur le terrain. Et ceux qui alimentent cette mauvaise publicité à l’égard de cette société, sont connus. Malheureusement comme ils parlent beaucoup, on croit qu’ils disent la vérité, et nous nous disons c’est pas notre rôle d’aller démentir cette information. Le problème donc aujourd’hui, est que s’il faille obtenir cet espace vital, il faudra revoir le décret du chef de l’Etat. Et lorsque nous l’aurons corrigé, il v a donc faire un avenant. Parce que l’entreprise ne peut pas continuer de payer les taxes, sur un espace qui a été rétrocédé aux populations, c’est de sa qu’il s’agit. Ce n’est pas une opération facile à réaliser. Et c’est le même problème à BISSIANG, il y a également un petit groupe qui veut créer de la confusion sans connaître les limites.

A N M : Est-ce que dans cette affaire il ne s’agirait pas plutôt,  du non respect, du cahier de charge et de l’absence de communication, par l’entreprise ?

Préfet : Je suis tout à fait d’accord avec vous sur le problème de la communication. C'est-à-dire l’entreprise elle même, et les différents acteurs qui entourent ces projets, doivent communiquer. Les populations aujourd’hui avec la démocratie ont besoin de savoir.

A N M : Des mesures ont pourtant été prises par vous pour résoudre le problème à la base, dont celui de la corruption, vous aviez même à l’intention réunis toute l’administration en Janvier dernier, pour quel bilan ?

 

Préfet: Tout naturellement il faut reconnaître que nous n'avons pas encore atteint, les résultats souhaités. Vous savez l'habitude a la peau dure, il faut être patient. Ce pendant nous ne baissons pas les bras, le nœud du travail ici étant la sensibilisation. En début d'année après le discours du chef de l'Etat le 31 Décembre dernier nous avons tenu, un séminaire, avec l'ensemble de mes collaborateurs, nous avons mis sur pieds des mesures, c’est d’ailleurs pour moi l’occasion de saluer, l’adhésion des populations pour l’implémentation de ces mesures petit à petit on avance. Même si je le répète, les habitudes ont la peau dure, mais nous gardons espoir que cette lutte dans l’océan portera ces fruits.

A N M : Avez-vous l’impression que les mesures prises par l’Etat, pour combattre le phénomène sont efficace ?

Préfet : Je crois touts ces mesures portent des fruits, mais comme je le disais, il y a des gens qui, sont prêtes à tout, même si vous organisez cinquante tribunaux, vous ne pourrez jamais les dissuader. Mais il faut avouer aujourd’hui qu’au Cameroun les gens évitent de plus en plus de faire un certain nombre de choses sur tout dans le cadre de la corruption. C’est la r lutte pour laquelle l’Etat s’y est engagé, et on ne doit baiser les bras, parce que le mal est toujours présent. C’est un phénomène mondial, qui touche même les pays, les plus développés.

A N M : Monsieur le préfet votre ville, semble de plus en plus solliciter, pour des évènements d’envergure, atelier, séminaire, meeting politique, on a encore en mémoire le dernier meeting de remerciement des Fils et filles de l’océan suite à la nomination des leurs à des postes de la république c’est plutôt une bonne nouvelle !

Préfet : Tout fait, vous savez, cette ville à un très belle avenir devant elle, et tout le monde voudrais venir, pour voir ce qu’est Kribi ; c’est plus qu’une bonne nouvelle. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il y a beaucoup conférences, meeting et autres. Moi de tous ce que je retiens le plus c’est le monument de la mère de l’humanité que la ville va accueillir. Et bien sure le meeting, qui pour moi a plutôt démontré la capacité des fils et filles de l’océan de taire les querelles et de se mettre ensemble. Ca fessait bien longtemps, qu’on n’avait pas vu, une telle mobilisation et une telle unité.

A N M : Monsieur le préfet dans ce chapitre des évènements, il ya bien évidemment pour la population, un des plus attendu, c’est l’ouverture du Port de Kribi!

Préfet : Vous avez tout à fait raison, mais il faut dire que c’est dans le calendrier du chef de l’Etat, c’est lui qui décide quand il vient à Kribi pour ouvrir le port, je comprends l’impatience des camerounais, mais je crois, que le chef de l’Etat en a lui aussi conscience. Ce pendant pour ce qui est du fonctionnement du port, sans risque de me tromper, je crois et selon les informations que nous avons, que le port fonctionnera, dès le premier trimestre 2017. Le port peut bien fonctionner et même si le chef de l’Etat procède à l’ouverture après ce serait d’ailleurs l’idéal.

A N M : Monsieur le en attendant, je veux me faire le porte parole des populations, qui disent ne pas avoir assez d’informations, sur le processus de recrutement, qui selon nos informations, est encours.

Préfet : Il y a un conseil d’administration qui travail sur la question, je n’en sais pas trop grande chose, mais ce que je sais, c’est qu’il est encours

A N M : Monsieur le préfet si vous avez convenance, parlons cette fois-ci de l’actualité nationale 2016. Si je vous dis EZEKA ?

Préfet : Je dirais beaucoup de tristesses, beaucoup de douleurs, pour cette catastrophe, qui a endeuillé notre pays. Je dois avouer d’ailleurs, qu’à l’occasion de la journée du deuil nationale, nous avons organisés une messe œcuménique, où j’ai été surpris par la présence massive, des populations de l’océan, qui sont sortis massivement, partager cette tristesse, du 21 Octobre dernier.

 A N M : Le rapport de l’enquête reste attendu, à ce jour plus de deux mois après !

Préfet : Ce sont des hautes personnalités de la république qui ont mené les enquêtes, nous croyons, que le rapport sera donné, ce pendant, il faut dire que tel que soit l’issu du rapport ca n’enlèvera pas que les gens sont morts.

A N M : Comment avez-vous perçus les évènements de Bamenda et Buea ?

Préfet : Je ne sais pas trop de quoi il s’agit dans le fond, mais comme citoyen camerounais, je ne crois pas qu’il y ait un problème anglophone, parce que s’il y a un problème anglophone c’est qu’il y a un problème francophone. Vous savez, je suis de ceux qui pensent qu’il faudrait revisiter l’histoire, pour comprendre quel est cette affaire, qui se déroule à Bamenda et Buea. Le résultat du référendum de 1961, est un accident de l’histoire, pour moi, les autres pourront en juger autrement. Parce qu’il ne s’agit des populations d’un pays, qui se sont rattachées au Cameroun. Ces populations depuis longtemps sont des populations camerounaises ; c’était le Cameroun allemand. Si à travers le mandat et la tutelle, cet accident de l’histoire a voulu créer des perturbations dans l’harmonie de ces peuples, je crois qu’il faut effacer cette étape dans notre histoire et se dire, ceux qui se réclament anglophone aujourd’hui, n’étaient que des camerounais, et dont ne sont que des camerounais. C’est un faux débat de parler de francophone ou anglophone. Quand vous allez voir ces populations du Sud-ouest, c’est des populations de la même culture que les SAWA, c’est vraiment la continuité linguistique ethnologique. Voilà comment l’accident de l’histoire, vient créer la division au sein d’un peuple. Maintenant si une partie du Cameroun éprouve une certaine injustice, il est normal de les exprimer. C’est à dire ils ne les expriment pas comme étant une autre partie du Cameroun, donc c’est un faux débat de parler de sécession. C’est vrai que la langue vient présenter un problème de façade. Parce que je vous assure qu’aujourd’hui, dans les familles francophones près de 50% d’enfants font des écoles anglophones. Dans vingt ans, il y aurait plus d’anglophone dans le camp francophone que dans le camp anglophone, dans ce cas, qui serait donc Anglophone ? Mais je dis encore si les avocats, les enseignants ont des problèmes qu’on les résolve. Je crois l’occasion est idoine pour réfléchir, sur le meilleur système, pour sortir de ce problème.

A N M : La coupe d'Afrique de football féminin pour vous a été un succès ?

Préfet : Plus qu’un succès! Sur le plan de l’organisation, de la compétition, les infrastructures, les stades étaient tous plein ! Je suivais encore le président de la confédération africaine, dire que le Cameroun avait rehaussé le niveau de cette compétition. Et les lionnes, nous fait vibrer, vraiment chapeau, au comité d’organisation, ça nous fait penser que la CAN 2019, sera de grande facture !

A N M : En attendant 2019, il y a 2017 au Gabon et déjà sept défections au seins de la team camerounaise, c’est inquiétant, pour l’honneur du pays !

Préfet : C’est un malaise, parfois nous sommes prompt à condamner ceux qui refuseraient de venir jouer pour le pays. Personne ne veut écouter ce qu’ils pensent ou vivent malheureusement, c’est la nature humaine. Mais je crois qu’il faudrait les écouter, il y a peut-être quelque chose qui ne va pas, pour comprendre pourquoi, ils ne viennent pas. A partir du moment où, il y a déjà 2, 3, 4, 5, 6,7 personnes, ça veut dire qu’il y a quelque chose qui ne va pas, le mal est peut-être profond. Aussi pour eux, il faut quant même le patriotisme. Même si on n’est fâché, à un moment il faudrait quant même se dire, qu’il s’agit de l’honneur de mon pays. Peut-être qu’on ne m’a pas donné ce que je demandais, mais puisqu’il s’agit de mon pays, je n’ai plus à écouter les uns les autres, je viens j’accomplis mon devoir.

A N M : Nous sortons par l’actualité internationale, une seule aura marqué les esprits, le phénomène Donald TRUMP !

Préfet : C’est une élection à mon avis formidable, je crois que le monde aura compris à un moment donné que les schémas dans lesquelles on veut nous conduire, ne sont pas forcement les meilleurs schémas et que la population américaine, a voulu d’une manière ou d’une autre rejeter l’ordre mondial des choses, L’ordre que nous adorons, ils choisissent quelqu’un qui est un électron libre, qui n’obéit à un aucun courant réel connu, et disent nous sommes fatigués de ce que l’on a dit, on préfère quelqu’un qui bouleverse le monde et que les choses changes. C’est la lecture que moi je me suis faite de cette actualité, sans être un spécialiste des relations internationales ni même de la politique. Et je me suis demandé, est ce que les populations ont tore ? Et la nous verrons si TRUMP, réussira, s’il pourra être à mesure  de tenir ces promesses électorales, d’honorer ceux qui l’ont choisi, sur la base de changer l’ordre mondiale. Parce que n’oublions pas qu’il y a de l’injustice à ne plus en finir dans ce monde. C’est vraiment une curiosité, voyons voir ce que ca va apporter.

A N M : L’Afrique est-elle mal partie ?

Préfet : En faite en tant qu’africain, je n’attends rien ni de TRMP, ni des autres, je n’attends que de nous même, si l’Afrique veut se lever elle se lèvera. Si elle attend, que le président américain viendra changer quelque chose, elle se trompe, je ne crois pas que la politique étrangère d ce pays changera. Bien même quand elle changera, elle ne changera pour l’Afrique. L’Afrique ne compte pas pour ces gens là ! Ils ne pensent qu’à l’Afrique, dans leurs sommeils, pendant qu’ils dorment, c’est alors qu’ils se rappellent que nous existons. Vraiment je n’attends rien d’eux, ni en bien ni en mal !

A N M : Que peut dire des rapports que votre vous entretenez avec la communauté américaine résidente à Kribi ?

Préfet : De très bons rapports ! je vous l’ai dis d’ailleurs tout à l’heure, la ville va accueillir, le monument de la mère de l’humanité, et c’est un projet américain. Ca prouve à suffisance l’état de rapport, que nous entretenons avec nos partenaires, pas seulement américains, mais n’oubliez pas que le Cameroun est une terre d’accueil, l’hospitalité camerounaise est légendaire et connue de tous !  

A N M : Monsieur le préfet merci !

Préfet : Merci plutôt à vous et pour ce que vous faites, malgré votre jeunesse pour ce département et le pays tout entier, du courage et vraiment merci !

 

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