Créateur et créateur...
Il est certainement intéressant de suivre, voir, être en contact avec des créateurs sur une longue période. Il est intéressant de comprendre la vision commune de personnes qui représentent ce que nous pouvons appeler des représentants de la fortune installée, fils et arrières petits fils de grands créateurs, fortune bien sûr qui s'est générée grâce à la compétence et à un travail acharné d'un fondateur, dans ce que j'ai pu constater, dans les milieux où je circule. Nul doute qu'aujourd'hui les sources de financement sont nombreuses et que le talent exceptionnel n'a aucune difficulté pour trouver les moyens, généralement financiers, pour s'épanouir.
Lorsqu'un entrepreneur regarde un autre entrepreneur, ce regard est précieux, mais comment l'expérience peut se transmettre, c'est vraiment difficile. On peut penser, également, que l'expérience est indispensable, que au fond, parler et communiquer ne sert pas à grand chose, et que c'est l'expérience acquise par le créateur de richesses qui compte. Perdre n'est pas agréable, et l’expérience cuisante de la perte et de tout ce qui est lié à la perte incite à se positionner gagnant et pour cela...prudent.
Il ne faut pas oublier que la fortune, difficile à acquérir, est également difficile à conserver. Quand on a face à soi un représentant actif, et dans les affaires, d'une dynastie industrielle, on ne peut que constater un travail constant des générations qui ont suivi. Le plus souvent, une fortune familiale se disperse, et par ailleurs, la fiscalité française redistribue beaucoup et sans doute de trop. Aujourd'hui, nous sommes avec un système qui favorise vraiment la création d'activités, et c'est aujourd'hui plus facile de créer en France une activité. Moyennant quelques prudences de base, la cessation de l'activité n'entraîne pas toujours une vie de galère pour ceux qui sont en échec. Faillite des entreprises et faillites individuelles, pour reprendre des termes anciens, sont vraiment désormais dissociées. tel opérateur de télécommunications va pouvoir constater que sa fortune est divisée par deux ou trois avec un écroulement de ses montages financiers pleins d'astuce, mais il va pouvoir continuer à rester propre et dormir au chaud dans son logis en Suisse...
Certainement, dans une entreprise qui "marche", créée par l'un, et celle qui disparait, créée par l'autre, et si je regarde sur deux créations de 3 à 4 années d'existence auxquelles j'ai contribué en tant que fournisseur, l'entreprise qui disparait et qui laisse de nombreuses ardoises à gauche et à droite, il n'y a pas une seule raison, mais il y en a une bonne dizaine assez faciles à énumérer, mais particulièrement blessantes pour le jeune créateur en échec. La donnée principale est le travail, et le sérieux. L'acharnement. Naître dans un milieu financièrement favorisé est généralement un plus qui peut se transformer en moins.
"Bouffer, ou avoir bouffé de la vache enragée" pendant toute une période de sa jeune vie, nul ne le souhaite à un autre jeune normalement, dans nos pays riches avec toute une série de filets sociaux de sécurité et également, dans le meilleur des cas les solidarités familiales, qui se rajoutent encore aux filets sociaux. Alors oui, de toute jeune personne intelligente, mais modérément travailleuse, et qui va se retrouver en cessation de paiement, en difficulté avec ses partenaires, en grande difficulté avec ses prestataires, ses fournisseurs, l'administration fiscale, les différentes contraintes légales, nous pouvons nous dire que l'environnement n'a pas eu le courage de dire à la personne en question qu'il pouvait, sans le moindre souci, entamer une carrière certainement un peu morne dans une société du CAC 40, travailler dan,s une administration, et ce serait d'une grande cruauté que de le comparer à une personne qui a chaque fois pointe beaucoup plus bas dans l'accession aux ressources de financement, d'éducation, de relation. Face à ce qu'il faut bien appeler un manque de travail, un manque de "sérieux", un manque de responsabilité vis à vis de son environnement, banquiers, investisseurs privés, amis, institutions aidantes, la bonne volonté qui entoure le créateur déficient s'épuise à comparer avec le créateur peu imaginatif, mais qui se tient à son idée et qui va respecter son environnement.
Là où se trouve la grande différence, c'est la rapidité avec laquelle un talent, mis en lumière sur le marché mondial par le consommateur final, peut trouver abondance de capitaux :
Le talent est rare, et les capitaux sont nombreux. Le financement se diversifie.
Des financeurs, des hommes aux poches pleines qui ne se trouvent pas partout, bien sûr, et leurs utiles intermédiaires sont à la chasse de projets innovants, capables de devenir des leaders mondiaux sur des segments de marchés.
Être le N°1 sur un segment de marché qui devient par la suite imprenable, grâce à des brevets, une avance technologique difficilement dépassable, tel serait le nirvana. Sur ces dernières années, j'en ai vu de nombreuses opportunités ratées, des demandes de la sorte ne pas trouver la bonne équipe.
Assez souvent, deux domaines où se trouvent des classifications d'excellence échappent à cette course sans fin de la productivité et du profit associé :
La politique
La religion
L'argent a assez peu sa place dans les systèmes de distribution du pouvoir dans les structures religieuses. L'argent passe assez facilement dans les différentes strates des niveaux politiques, mais il est assez facile de trouver des politiques totalement intègres et où l'argent n'a pas sa place. La rétribution de l'homme politique se fait sur d'autres plans. La rétribution du religieux se fait également sur d'autres plans, mais le lien entre ces domaines Entreprise et création de valeur est clairement la recherche du pouvoir.
Il y a alors toutes les pathologies du pouvoir à étudier. le monde de l'entreprise est certainement le monde à sanctionner le plus facilement, à corriger, et à remettre sur le chemin voulu par la plupart, car la règle est claire : C'est l'argent. L'argent reste sans doute le langage le plus clair à parler entre les hommes, et qui a la grammaire la plus simple. Les nouvelles écritures comptables, les cryptomonnaies désarçonnent encore un peu pour le moment. ce ne sont que de nouveaux outils dont nous pourrons tirer un grand profit pour nos échanges.