LA SANTÉ MENTALE GRANDE CAUSE NATIONALE … dont/et la psychiatrie ?
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"le premier ministre, Michel Barnier, a confirmé, mardi 1er octobre, lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, faire de la santé mentale la « grande cause » de l’année 2025. Il s’était déjà prononcé pour, le 22 septembre, lors de sa première intervention télévisée."
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Si le travail de lobbying semble avoir porté ses fruits, dans les rangs des psychiatres et de leurs représentants, le nouvel engagement de Matignon est accueilli avec plus de circonspection. Eux ne cachent pas être un peu « échaudés » par la communication politique récurrente, alors que la crise de la psychiatrie ne cesse de s’aggraver.
🤨 Marie-José Cortes, présidente du Syndicat des psychiatres des hôpitaux :
« En général, à grande cause nationale, grand oubli préalable. Ce qui nous importe, c’est que la psychiatrie ne soit pas oubliée, dissoute, dans cette expression de santé mentale. Renforcer les moyens humains de la psychiatrie de secteur, renforcer le dépistage, renforcer la prise en charge des situations d’urgence et de crise, en évitant à tout prix les ruptures de parcours de soins : voilà les objectifs que le gouvernement doit prendre à bras-le-corps. »
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« Submergé par la vague »
🧐 Jean-Pierre Salvarelli, lui aussi du Syndicat des psychiatres des hôpitaux, et vice-président de la Conférence des présidents de commission médicale d’établissement public de santé mentale
-> quelques chiffres, pour décrire une situation de plus en plus alarmante. « Nous en sommes à 48 % de postes de praticiens [titulaires] vacants à l’hôpital. Les demandes de prise en charge explosent, et les soignants n’en peuvent plus, assure-t-il. Il y a vingt-cinq ans, la psychiatrie publique, c’était 1,1 million de personnes suivies ; on est passé à 2,5 millions aujourd’hui [en majorité en ambulatoire], mais on a fermé 88 000 lits sur la période. Comment pourrait-on tenir ? » En 2022, il restait 52 200 lits d’hospitalisation à temps plein, ainsi que 29 500 places (hôpital de jour ou de nuit). Dans les services, on « trie » les patients qu’on peut prendre en charge, constate-t-il, on est « submergé par la vague », et beaucoup craignent comme lui que, derrière l’affichage de cette « grande cause », ce soit encore des « mesures cosmétiques » qui se dessinent.