A-t-on encore le temps, aujourd’hui, de lire de la poésie à voix haute ? Ce soir-là, dans notre librairie, nous l’avons fait. Spontanément. Parce que la poésie ne demande pas d’autre raison que l’envie de partager un instant de beauté. À l’occasion du vernissage des œuvres de Jean-Marie de Malleray, dans le cadre de la manifestation Le Printemps des Poètes, les livres se sont ouverts au hasard, les voix ont porté les mots, et chacun s’est laissé emporter par la magie du moment. La poésie, pourtant, semble s’être éloignée de nos quotidiens. Elle exige une pause, un souffle, une attention que l’époque bouscule. Nous vivons dans un monde où tout doit être utile, performant, immédiat. Mais que devient une société qui ne fait plus de place à la beauté gratuite ? À ces instants de grâce où un vers murmuré nous arrache au tumulte et nous rend plus humains ? Une librairie, ce n’est pas seulement un lieu où l’on vend des livres. C’est un espace où les mots s’échangent, se partagent, se font vivants. Ce soir-là, nous avons retrouvé ce que la poésie sait faire de mieux : créer du lien, éveiller les sens. Et si nous redonnions à la poésie une place dans nos vies ? Merci à tous ceux qui étaient là, et un immense bravo à Jean-Marie de Malleray pour ses toiles qui, elles aussi, parlent à l’âme.
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